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Mazarinade n° B_10_26

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], DISCOVRS IMPORTANT SVR L’AVTHORITÉ DES Ministres, & l’obeyssance des Subjects. FAISANT VOIR I. Que les Ecclesiastiques qui flattent les consciences des Grands, sont les sources de tous les maux des Estats. II. Que tous Ordres sont obligez en conscience de resister à la tyrannie des Ministres. III. Qu’aucunes Impositions ne peuuent estre faites que du consentement des Peuples. IV. Que l’obeyssance n’est deuë qu’aux Iustes, c’est pour cela qu’elle doit estre raisonnable & non pas aueugle. , françaisRéférence RIM : M0_1125. Cote locale : B_10_26.


droict du Roy, ne signifie pas cela : mais la coustume du
Roy, par ce qu’il tourne facilement dans l’abus lors qu’il
ne trouue point d’obstacle, & s’efforce tousiours d’estendre
sa puissance, ou pour mieux dire ses Ministres au
de là de la iustice & de la raison, par le moyen dequoy ils
la font degenerer en tyrannie & en violence quand elle
sert des l’imitez de la Iustice que Dieu luy a prescriptes,
qui est le signe & le fondement de leur durée, suiuant les
decrets de la Prouidence eternelle.
 
Encores que cét ordre soit immuable estant de la main
de Dieu, & que le changement des siecles & des saisons
n’y puisse apporter aucune mutation ; Si est ce que plusieurs
accommodans la religion à leurs passions & à leurs
interests, ne manquent pas d’artifices ny de pretextes
pour le maintien de leur opinion. Disans qu’il faut estre
soûmis aux Puissances Superieures & leur obeïr, & que
quiconque ne le fait pas, resiste à la Sapience Diuine, inserans
de là vne obeïssance aueugle comme si nous estiõs
des animaux desraisonnables, ou qu’ils fussent des Dieux,
& qu’ils en eussent les mesmes attributs, qui est vn blaspheme
si grand qu’il n’y en a point qui irrite dauantage la
Majesté Diuine, laquelle offensée de cette presomption
que les flatteurs font monter iusques à son Trône & à sa
Grandeur dont elle est extremément ialouse, menasse de
sa cholere tous ceux qui feront ces attentats, mesme les
peuples qui y adhereront, & ne s’y opposeront pas ; ce
qui doit encore seruir de suffisante response à la subtilité
de ceux qui publient que les remedes bien souuent sont
pires que les maux (quand il seroit licite) comme il semble
auiourd’huy, & que les peuples n’ont que la voix des
remonstrances, qui deuenans inutiles obligent de plier
sous la violence, plustost que de defendre les Loix, qui
est en vn instant supprimer toute la gloire des Martyrs, &
sapper les fondemens du Christianisme posez sur la resistence
& le courage des premiers Chrestiens, & esleuer
des Trophées à la poltronerie & à la lascheté, dans laquelle
nous esprouuons il y a long temps que les causes