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Mazarinade n° B_10_30

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], DISCOVRS IMPORTANT SVR L’AVTHORITÉ DES Ministres, & l’obeyssance des Subjects. FAISANT VOIR I. Que les Ecclesiastiques qui flattent les consciences des Grands, sont les sources de tous les maux des Estats. II. Que tous les Ordres sont obligez en conscience de resister à la tyrannie des Ministres. III. Qu’aucunes Impositions ne peuuent estre faites que du consentement des Peuples. IV. Que l’obeyssance n’est deuë qu’aux Iustes, c’est pour cela qu’elle doit estre raisonnable & non pas aueugle. , françaisRéférence RIM : M0_1125. Cote locale : B_10_30.



Et en effet renouuelans de tout point les temps des
Sejans & des protacles & surpassans leurs cruautez,
on a rendu nos larmes criminelles après en auoir tiré du
tribut, nos plaints ont esté prises pour des rebellions,
& les remonstrances des Princes, des Parlemens & des
peuples pour des desobeïssances formelles & des attentats
à l’authorité Royale. N’auons-nous pas veu sous
le Marquis d’Ancre tous les Princes & grands Seigneurs
escartez de la Cour, & le Parlement intimidé & contraint
de garder le silence ? N’auons-nous pas veu sous le
Cardinal de Richelieu Monsieur le Duc d’Orleans &
Monsieur le Comte de Soissons obligez de sauuer leurs
libertez, & de chercher vn azile contre sa tyrannie parmy
les estrangers, parce qu’ils n’en voulurent pas souffrir
tous les desbordemens, desquels feu Monsieur le Prince,
ny Monsieur son fils n’ont pas esté exempts ? Ne l’auons-nous
pas veu bannir, proscrire & emprisonner par vne
pure violence tous les gens de bien des Cours Souueraines,
& de la Noblesse qui ont osé declarer leurs sentimens ?
Et ne voyons-nous pas le Cardinal Mazarin continuër
& encherir sur son predecesseur, ayant dés l’entrée
de son administration fait sans cause aucune resserrer
le Duc de Beaufort au bois de Vinciennes, qui seroit
encore dans les liens, si apres cinq années de persecution
Dieu par miracle ne luy auoit baillé le moyen de les
rompre ? Les Presidens Gaian & de Barillon ont suiuy de
prés la rigueur de cette violence, celuy-cy relegué hors
le Royaume y est mort par le poison. Et celuy-là
y a consommé les infortunés restes de sa vie, dans les
amertumes & les desplaisirs. Les années consecutiues
n’ont pas esté plus moderées, au commencement de l’année
1648. plusieurs Bourgeois furent assaillis, grand
nombre de Conseillers au grand Conseil & de la Cour
des Aydes deux mois apres proscrits & bannis, & finalement
en vn seul iour la moitié du Parlement sans autre
crime que d’auoir exprimé leur aduis contre la petulance