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Mazarinade n° B_10_20

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Anonyme [[s. d.]], CONSVLTATION CHRESTIENNE ET POLITIQVE : Sçauoir ; LEQVEL EST LE PLVS EXPEDIENT, & le plus avantageux à la France, que le Cardinal de Retz, ou le Cardinal Mazarin Gouuerne l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_779. Cote locale : B_10_20.



Le Cardinal de Retz qui croit que sa qualité d’Eminentissime
est inseparable de celle de premier Ministre,
& qu’estant aussi rouge, & aussi ambitieux que son confrere
il ne doit plus souffrir qu’vn Italien nouuellement
naturalizé fasse la loy à celuy qui l’est depuis le temps de
Catherine de Medicis, de la façon que chacun sçait, &
comme l’histoire de cette bonne Reine l’enseigne ; C’est
pourquoy il fait entendre à Son Altesse Royale, que le
Mazarin la bannissant des Conseils du Roy, que conferant
les Benefices, les charges, & tous les honneurs du
Royaume sans luy en parler ; & que disposant de toutes
ces choses qu’il deuroit donner pour recompenser les
siens, & se faire des creatures, il n’y a aucun remede à
tout cela que d’éloigner cét homme, & le renuoyer
chez soy. Et pourquoy, ie vous prie, afin qu’estant retiré,
il s’empare de sa place, & fasse encore pis que luy,
pour estre plus vain, plus insolent, plus superbe, plus presomptueux,
plus temeraire, plus entreprenant, & plus à
craindre mille fois que ce Sicilien, qui ne demande plus
que de jouïr de la douceur de sa fortune inconceuable.
Le Roy, qui n’est qu’vn enfant sans experience &
sans conseil, veut que son Cardinal demeure : Monsieur
le Duc d’Orleans qui ne se connoist point assez, non
plus que le Coadjuteur qui le trompe, desire que le sien
subsiste, & soit premier Tyran en la place de l’autre. Le
Mazarin dit au Roy, que son Oncle entreprend sur son
authorité, & le rend suspect à Sa Majesté. Le Cardinal
le Retz fait entendre à Son Altesse Royale, qu’estant