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Mazarinade n° C_1_32

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Anonyme [1649], CONSEIL NECESSAIRE DONNÉ AVX BOVRGEOIS de Paris pour la conseruation de la Ville. CONTRE LES DESSEINS DE Mazarin, & les libelles qu’il a fait semer. , françaisRéférence RIM : M0_760. Cote locale : C_1_32.


Messieurs du Parlement qui sont naturellement tuteurs des
Roys mineurs, ont droict de maintenir l’ordre, & que comme
c’est le Parlement qui donne la regence c’est à luy quand il y a
des abus d’en demander la reformation comme cela se pourroit
prouuer par des raisons infinies : Mais c’est en effet que l’on veut
que la Iustice demeure muette contre les desordres de l’Estat
que la tyrannie s’esleue au plus haut point. Il y a lieu desperer
pourtant que Monsieur le Prince se trouuera tout d vn coup desabusé
& qu’il tournera en vn moment sa cholere contre l Autheur
de nos maux. Il a grande raison & mesme interest d’y penser
serieusement, puisque cette guerre ciuile ouure les frontieres
aux ennemys suiuant le dessein de Mazarin, & que dans le
massacre des François, & dans la ruine des colomnes principales
de l’Estat c’est a dire des personnes illustres, les ennemys y
trouuent leur compte, comme l’on a veu desia cette personne de
marque immolée dans l’attaque d’vn simple Village qui sont rencontres
contres si malheureux qu’a peine trouueront ils place dans l’histoire,
& l’on ne pourra iamais croire qu’vn Prince qui auoit les
cœur & les acclamations des peuples ait esteint toute sa gloire
en vn moment & attiré sur soy des execrations si horribles. Ainsi,
Messieurs, demeurez tousiours courageux, & sur tout ne soufrez
point tant de traistres qui sont dans Paris, qui sement des libelles
pour vous diuiser comme vous auez veu celuy intitulé,
pauure peuple abusé deside les yeux, qui est vn ouurage des Mazarins,
car l’on tient que c’est vn de ses Emissaires nouuellement
demeurant chez luy vn Comedien dans la chaire fils d’vn cabarettier
du pays du Mayne le plus vitieux de tous les hommes,
qui en est l’Aucteur, ce sont les gens de la famine de Mazarin, &
tel Autheur deuroit estre dans les mains du genereux Bruxelle ?
Ne souffrez point ces espions qui sont en grand nombre parmy
vous, & sur tout faictes souuent l’Exercice militaire, soit à la place
Royalle ou ailleurs, en presence de personnes qui scauent le
mestier de la guerre, afin que vos armes & vos forces legitimes
s’opposent à la tyrannie que l’on veut establir par tout le Royaume,
& finallement mettez vous en estat de vous rendre possesseurs
du thresor precieux que l’on vous a rauy, qui est la personne
du Roy, pour laquelle vous auez vne veneration si particuliere,
lequel dans la tendresse de son aage par vne inspiration
toute diuine, esttres asseuré des affections de ses bons & fidelles