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Mazarinade n° B_11_33

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Anonyme [1652], CONDVITE DV CARDINAL MAZARIN, depuis son retour en France, ADRESSEE AVX COMPAGNIES Souueraines, Maison de Ville, & bons Bourgeois de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_734. Cote locale : B_11_33.


ceux qui l’ont arresté de faire mains basses, au cas qu’il eust
resisté. Toutes ces violences sont faites pour asseurer la
Prouence au Duc de Mercœur, qui a espousé la niepce du
Cardinal Mazarin, qui fait assieger les villes, & persecute
les caualiers qui ont obey aux ordres du Roy, ainsi qu’on
iustifiera par plusieurs lettres de sa Majesté, & mesmes
par celles du Cardinal Mazarin. Il veut faire perir vn Prince
vertueux, & grand seruite ur du Roy, pour s’establir
en Prouence ; ayant dessein au cas qu’il se voye contraint
d’abandonner le milieu du Royaume, de se cantonner
dans cette extremité, & d’y conduire le Roy, auec resolution
si on le presse de le transporter hors de la France, estant
capable de tout entreprendre, & la Reyne de tout souffrir.
 
9. Nous n’aurons point de peine de persuader à la Ville de
Paris ce qu’elle void & sent ; à sçauoir que la rage conceuë
par le Cardinal Mazarin contre le Parlement, qui l’a condamné,
contre les Compagnies Souueraines, & maison de
Ville, qui ont demandé son esloignement, contre les Bourgeois,
qui ont crié si souuent point de Mazarin, l’a porté à
faire approcher ses armées, qui ont rauagé tous les enuirons
de Paris : Il a premierement saccagé depuis Estampes
iusques à nos Faux bourgs ; il a fait passer ses armées en
Brie pour la desoler ; il les a logées dans la bonne France,
pour y faire la moisson deuant le temps ; il veut maintenant
s’establir en vn lieu d’où il puisse gaster nos vendanges, &
fermer les passages aux viures, ayant pris le dessus & les
dessous des riuieres qui nous nourrissent ; ainsi il ne nous
laisse plus que le desespoir pour conseiller.
10. N’oubliant rien de ce qui peut contanter l’esprit vindicatif
d’vn homme de sa nation ; il a voulu depuis peu de
iours faire dans Paris vn massacre plus cruel que celuy des
Vespres de Sicile d’où il est sorty. Il auoit projeté d’entrer
dãs Paris par trahison & par force pour nous piller, & se deffaire
des plus gens de bien, ayant desiré d’obliger à la retraite
Monseigneur le Duc d’Orleans, ou de l’enuelopper
dans le massacre, auquel il auoit destiné Monsieur le Prince,