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Mazarinade n° B_11_33

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Anonyme [1652], CONDVITE DV CARDINAL MAZARIN, depuis son retour en France, ADRESSEE AVX COMPAGNIES Souueraines, Maison de Ville, & bons Bourgeois de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_734. Cote locale : B_11_33.


rentrer en France comme triomphant, auoit dégarny les
places frontieres, par lettres écrites aux Gouuerneurs,
ausquels il auoit demandé leurs meilleurs soldats pour luy
faire escorte, & composer cette belle armée, qu’il appelle
dans ses escrits impertinens, L’assemblée de ses amis, qu’il dit
auoir amenez pour le secours du Roy, parlant en Prince souuerain,
& allié de la Couronne ; lors qu’il se faisoit suiure par
des François, & autres gens qui estoient à la solde de Sa Majesté,
commandez par des Mareschaux de France. Disons
aussi, que nonobstant toutes les sollicitations des Gouuerneurs
qui le pressoient, pour auoir les hommes, & les choses
necessaires à la conseruation des villes conquises ; il a
negligé toutes les sollicitations pour ne songer qu’à dresser
vne armée, qui fust en estat de battre ceux qui l’auoient
chassé, ou qui s’opposoient à son restablissement.
 
4. Son esprit vacillant, qui a cherché des appuis de tous
costez, l’a porté à mettre en vente Grauelines, Mardic, &
Dunquerque, qu’il a presentez premierement aux Hollandois ;
taschant de leur persuader, que ces places leurs
seroient tres commodes contre les Anglois, auec lesquels
ils entroient en guerre : mais ces aduisez republiquains,
ayant esté informez, qu’au mesme temps le Cardinal Mazarin
faisoit pareilles offres aux Anglois, les pressant d’acheter
ces mesmes places, pour s’en seruir contre ces Hollandois ;
ces doubles negotiations n’ont produit autre chose,
que le mépris, qu’on a fait de tous costez de cet eternel
negotiant, qui vendroit en gros ou en détail tout le Royaume
de France, s’il trouuoit vn marchant assez puissant &
assez fol, pour en traiter auec luy. Grand opprobre pour
nous, qui auec nos esprits éclairez, auec nos langues disertes,
& courages esleuez, auons enduré du Cardinal Mazarin
pour la dissipation de l’Estat, ce que les moynes de
ses Abbayes, n’auroient point toleré pour la degradation
d’vn petit bois. N’entendons-nous pas nos voisins, qui
nous crient. O lâche, ô infame nation ! qui souffrez vn
estranger vsurpateur, ce que vos ancestres n’auroient pas