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Mazarinade n° A_4_24

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Drazor [1649], HARANGVE A MESSIEVRS LES ESCHEVINS ET BOVRGEOIS DE PARIS. Touchant tout ce qui s'est passe depuis les Baricades, jusques à present, Par le sieur DRAZOR Champenois. , françaisRéférence RIM : M0_1540. Cote locale : A_4_24.


procedé aussi prodigieux qu’extraordinaire, l’indigent
subsister sans murmure auec vne resolution inuiolable
de perir plustost que de souffrir d’auantage
l’autheur de sa perte, la cause de son infortune & son
oppresseur.
 
Mais ce qui altere ces forces, diminuë son courage, abbaisse sa
resolution & aneanty ses proiets, est de voir que plus de six cent
mille hommes persistent sous les armes sans qu’ils forment aucun
chacrin & fasse paroistre aucun mecontentement. Ils sçauent que
leur cause estant iuste valide & bonne, Dieu est pour eux, qui
secondera leur desseins & sera auxiliaires à ses Hercules ou Mais
& heros indomtable, qui ont épousé la iuste querelle de la France
& qui s’en rendent par leur valleur, & magnanimité de leur courage
les protecteurs, cest inuincibles guerriers ne sont autres que
Messieurs de Beaufort, de la Mothe d’Audencourt, de Boullon,
d’Elbeuf & ces deux fils, & principalement ce sage Prince & glorieux
conquerant Monsieur de Longueuille qui receuant les ordres
de ce bon Prince de Conty, on voit tous les iours de grands
progres, les ennemis sont contrains de prendre de tres honteuses
fuites, mais ils se voyent maintenant inuestis de toutes parts &
rudement batues, & si on n’auoit pitié d’eux ils trouueroient leur
cimetiere dans le Cham de Mars.
Neantmoins diray que plusieurs d’entr’eux ont essuié plusieurs
combats sans estre vulneré dans ses dernieree Campagnes,
& en cette occasion, ils ont esté si violemmens batus que quoy
que la force ait esté iointe auec leur valleur, ils ont esté tués, temoin
Monsieur de Chastillon & Monsieur du Plessis Pralin, qui
furent tuez a Charenton auec plus de quatre cent, on fait venir librement
des conuoys de toutes parts, & de iour a autre, escortez
outre les soldats ordinaire, de plus de cent ou six mil parisiens qui
sans trompette n’y tambour prennent les armes & auec gaieté de
cœur courrent par emulation droit a la porte ou le conuoy doit
passer, vont sur les lieux sans commandemeut n’y sans conduite
de Capitaine, tant il est vray que le Dieu des armées preside dans
leurs cœurs, l’ennemy ne sçait, comme l’on dit, de quel bois faire
bresche, il n’a pour partage que le desespoir, qui l’oblige de faire
des actes d’inhumanité & barbarie, ces forces sont suprimées & ce