[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_8_24

Image de la page

Carneau [signé] [1649], LA PIECE DE CABINET, Dediée aux Poëtes du Temps. , françaisRéférence RIM : M4_63. Cote locale : C_8_24.



 
Sa froideur me priuant de chaleur naturelle,
Priue mes nourrissons de mes riches douceurs,
Qui rauissent la gloire au ruisseau des neuf Sœurs
En eschauffant l’esprit d’vne fureur plus belle.
 
 
Mais quand les intestins debiles ou malades
Se sentent menacez de quelques maux sanglans,
Pour moderer le Dieu que ie porte en mes flancs,
On me contraint par fois d’admettre les Nayades.
 
 
Ie ne sçaurois pourtant treuuer bon ce meslange,
Aimant mieux tenir seul ce Dieu qui me cherit,
Et fait qu’en tant de lieux tout le monde me rit,
Que tous les flots dorez du Pactole & du Gange.
 
 
Son odeur preferable au doux parfum des roses,
Sçait donner à ma bouche vn baume precieux,
Pour qui les Dieux d’Ouide abandonnent les Cieux,
Et font de meilleurs tours qu’en ses Metamorphoses.
 
 
Ils quitent le nectar que verse Ganymede,
Pour celuy que l’on gouste en mes baisers charmans ;
Mesmes ce Iupiter le plus chaud des Amans,
Contre le mal d’amour cherche en moy du remede.
 
 
Apollon degousté des liqueurs du Parnasse,
Qui n’eurent qu’vn cheual pour premier eschanson,
M’appelle quand il fait quelque bonne chanson,
Et pour bien entonner, ardemment il m’embrasse.