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Mazarinade n° A_3_15

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Carigny (P. D. P. Sieur de) [1649], BALET RIDICVLE DES NIECES DE MAZARIN, OV LEVR THEATRE RENVERSÉ EN FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_572. Cote locale : A_3_15.


EMILIA.
Il faut auoüer qu’il y a peu de personnes en toute l’Italie
qui entende si bien que vous l’intrigue du Theatre, & que
vous inuentez des farces qui feroient rire les Morts. C’est
pour cela que ie beny ma destinée qui fait que ie uous treuue
si à propos, sçachant biẽ que vous pouuez en peu d’heures
inuenter quelque chose de diuertissant. Trauaillez y
dont ie vous en prie pour dissiper le chagrin de ces ieunes
Italiennes, ie ne manqueray pas à ce qui est necessaire pour
ouurir vostre veine inuentiue.

PHAMPHILIO.
Il est vray que l’argent est la clef des inuentions les plus
nobles, & que sans luy on ne fait rien qui plaise, sur l’esperance
que vous me donnez de la recompense ie m’en vay
inuenter quelque piece iolie pour ce carnaual En caresme,
comme en Caresme, au Mardy gras, comme au Mardy gras.

EMILIA.
Allez donc ie vous en coniure de tout mon cœur, cependant
ie vay aduertir la Compagnie qui m’attend que nous
aurons à ce soir de quoy rire à gorge deployée, & puis apres
le Balet ie donneray ordre que l’on nous prepare force confitures,
de la Marmelade, & toutes les autres delices de la
geule. Adieu donc iusques à tantost.

PAMPHILIO.
Adieu la plus royalle d’entre les femmes. Il faut que ie tire
de ma caboche quelque chose d’excellent ; car ie suis certain
que ie seray fort bien payé, il ny a personne qui fasse