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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.


& de maux, nous ne songeons point aux moyens &
aux remedes humains ; Nous ne nous fions ny à la
science, ny en la pratique ; Nous nous asseurons en
quelque chose de diuin qui accompagne vostre personne,
& qui porteroit bonheur à des affaires encor
plus déplorees que les nostres ; Nous nous imaginons,
Madame, que vous auez le secret de rendre
les peuples heureux ; que vous estes née pour le restablissement
des Estats, & pour la consolation de
l’Europe. Qu’estre à vous & n’estre pas à son ayse,
implique contradiction morale, & nous l’imaginons
de telle sorte que vous auriez bien de la peine à nous
oster vne pensee à laquelle nostre esprit s’attache si
fort.
 
Quand Vostre Majesté nous defendroit d’esperer
par vne deliberation expresse, nous desobeirions à
l’expresse declaration de vostre Majesté, quand les
mauuaises nouuelles arriueroient en foule de Munster,
& qu’il naistroit dans la negociation de la paix
mille difficultez qui n’ont point esté preueuës, quand
vn demon de discorde entreroit dans l’esprit des Deputez
pour rompre l’affaire sur le poinct de sa conclusion,
encor pis que cela, ne nous rendroit pas l’affaire
douteuse, nous nous persuaderions, Madame,
que nostre bon Ange seroit plus fort que le mauuais
Demon, & qu’il r’habilleroit autant de choses que
l’autre en auroit voulu gaster.
Il n’est pas possible à la crainte, à la defiance, &
aux autres froides passions, de nous mettre de leur
glace dans le cœur, de rabattre tant soit peu de la