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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.


puissance des miserables, que la fantaisie du malade reglast
la longueur de ses accez.
 
Et par la ie conclus, Madame, de la mesme sorte que
i’ay commencé, ie m’affermis sur les propositions que i’ay
aduancées d’abord : ie me fortifie dans ma premiere raison
apres auoir detesté la guerre auec tous les gens de bien, ne
puis ie pas dire derechef à vostre Maiesté que la paix se
propose sur la terre, mais qu’elle ne se fait que dans le Ciel,
que les assemblées indiquées en Alemagne, les passeports
en forme & les plenipotentiaires des Roys sont de grands
mots en la bouche de leurs peuples & paroissent de grandes
machines quand vn conteur de nouuelles les remeuë, mais
ne sont que des petisiongs quand la prouidence diuine les
veut renuerser.
Ce que nous desirons auiourd’huy auec tant de challeur
& tant de besoing, vient immediatement du creu de
Dieu ; est absolument de sa façon, se nomme par son Eglise
vne chose impossible au monde : & partant ie redis,
Madame, que nous l’attendons beaucoup moins de vostre
puissance que de vostre pieté. Et en le redisant ie ne crois
rien dire de desauantageux à vostre puissance, ny de rude
à vos oreilles.
Vous ne voulez pas estre traictée de Deesse, non pas
mesme par les Poëtes qui font largesse de Diuinité, vous
n’exigez point de vos suiets d’Hymnes ny de festes en vostre
nom, la vertu de vostre Maiesté reietteroit bien loing
l’adoration de nostre flatterie, & c’est sa vertu de qui nous
sommes partisants en cette occasion, & pour qui nous tenons
contre sa puissance, c’est vostre vertu, Madame, de qui
nous nous promettons plus que de vos armées, quoy que