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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.


pas abandonner tout d’vn coup à la censure publique
quinze ou seize années de nostre Histoire, ny blâmer nous-mesmes
nostre party, ny décrier le merite d’vne cause,
quoy que sa longueur & ses espines nous ennuyent.
 
Il ne seroit pas impossible, Madame, de purger les
armées du Roy de la pluspart des reproches que l’on fait
à Mars. Pour le moins il se pourroit dire à leur iustification,
qu’elles n’ont pas cherché l’ennemy, & que ce n’est
point à la France à qui l’on doit imputer les miseres de
l’Europe. Il se pourroit dire mesme à la décharge de la
conscience des Rois, qui pensent estre obligez de croire
Conseil, que celuy qui leur conseilla de s’opposer à main
armée au droict le plus clair qui fut iamais, & de faire assieger
Cazal sans aucune couleur de raison, doit estre accusé
de toutes les mauuaises suites qu’a produit ces mauuais
commencemens.
Mauuais certes, & visiblement iniutieux, plein d’iniustice
& de violence deuant quelque tribunal que se traite
l’affaire de Mantouë, car si estre né François n’est vn vice
qui rende vn homme incapable de succession, n’est vne
tache qui efface les droits de la nature, les loix escrites, &
les coustumes receuës, personne ne sçauroit douter que la
protection qu’a donné la France au legitime heritier
n’ait esté iuste, & que l’oppression qui luy est venuë d’ailleurs
ne l’ait pas esté.
Que si apres cette action si peu soustenable & si vniuersellement
condemnee, vne guerre a attiré plusieurs
guerres, si la contagion d’vne partie infectee a gagné
tout le corps de la Chrestienté, & si tous les Chrestiens
sont deuenus ennemis, comme s’il n’y auoit plus de