[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_4_17

Image de la page

Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.


considerées dans la Morale comme des monstres de
la police. L’autre nom, Madame, est plus digne de
l’ambition de V. M. & s’accommode mieux auec la
modestie d’vne bonne Reyne.
 
La femme d’Auguste neantmoins (la sage & vertueuse
Liuie) a pris l’vn & l’autre nom, ou pour mieux
parler elle les a receus tous deux de la faueur de son
siecle. Il se voit mesme encor auiourd’huy des medailles
d’argent auec sa figure, qui disent quelque chose
de plus, & qui l’appellent la Mere du Monde. La mere,
dis-je, qui a porté le monde dans ses entrailles, &
de laquelle il est nay, car la force du mot des medailles
va iusques là.
Ce beau mot ne vous fait il point d’enuie ? Ne voudriez-vous
point disputer de la gloire & de la bonté
auec la femme d’Auguste ? Vous pouuez estre, Madame,
encore mieux qu elle la mere du monde, si vous
voulez estre sa tutrice, & si vous l’adoptez par vos
bienfaits, il semble que vous soyez predestinee pour
cela, & le monde s’y attend, mais particulierement la
plus noble partie du monde, vostre chere France,
Madame, qui toute victorieuse qu’elle est n’est pas
moins lasse, que glorieuse de ses victoires, s’affoiblit
& s’épuise par les grands efforts, & par la continuelle
action a meilleure mine qu’elle n’a bonne santé.
Vous la soustiendrez, Madame, vous la fortifierez,
personne n’en doute, vous la receurez entre vos bras,
vous la mettrez dans vostre sein, vn chacun se le promet.
Et certes en l’estat où elle est debile & abbatuë à
l’extremité, elle ne doit pas estre seulement aimée, elle
doit estre appuyee auec indulgence. Elle ne demande