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Mazarinade n° B_20_42

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B. D. L. F. [1652], LA RVINE ET DISETTE D’ARGENT, Commune auiourd’huy par toute la France, par les desordres & les iniustices de la Guerre, Auec le remede certain qui n’a point esté connu au plut rafinez & inuentifs iusques à present. Fait par B. C. L. F. , françaisRéférence RIM : M0_3568. Cote locale : B_20_42.


les vers qui en mangent, ne sont point subjets à mourir, comme
mesmes du Meurier, & autres fueilles, desquels plusieurs veulent
vser, pour les faire auancer, qui est le principal de la nourriture,
auant qu’attaindre les grandes chaleurs, qui est pire
ausdits vers, que les froids.
 
Et pour preuue, ledict Iubelin est venu expres à Paris, nourrir
ses vers, en la façon que dessus, lequel est logé au Mouton,
à la place du Cimetiere S. Iean, qui apprendra la nourriture à
ceux qui l’en requerront, comme fait la Iulle, au Iardin du
Roy : Car il ne se trouuerra homme qui en sçache plus que luy,
& y trauaille d’affection pour raison du profit qu’il y a cogneu,
& descouuert le climat de France propre.
Cy deuant est parlé de couper les Meuriers à la mode d’Espagne,
qui sont les petites branches toutes les années, en cueillant
les fueilles, & vn moys, ou six sepmaines apres, les reiettons-sortent
tous verts, comme auparauant, ausquels on ne
touche iusqu’à l’autre saison, ce qui fait demeurer bas les branches,
faciles à effueiller, grossir & eslargir l’arbre, plus en quinze
qu’en trente, outre que les fueilles viennent belles & grandes,
Et quand ils ne sont point coupez, ils les tiennent comme
bastards, & les vers n’en peuuent profiter, ainsi que les raizins
de la vigne, quand elle n’est point coupée, & lesdits arbres à
l’aage de six à sept ans, & estant de la hauteur qu’ils doiuent
demeurer, on commence à les tailler en tous les bouts desdites
branches, si bien que quand on les a coupez, il n’y demeure
pas vne fueille, qui est la vraye science d’esleuer lesdits Meuriers,
& faire grand nombre de Soyes, attendu que les vers n’en
sont point malades, ou bren peu.
Le plus qui empesche ceste heureuse entreprise, ce sont
plusieurs & diuerses personnes, estans occupez d’affaires : qui
leur fait dire que ces choses sont nouueautez, & font preiudice
au public, sans considerer qu’il y a plus des effects de Dieu, de
cachez, qu’il n’y en a de descouuerts : Ainsi a-il esté pour le fait
des Soyes en ce Royaume, qui par faute de n’auoir de se ouuert
l’affaire, a ruiné les Thresors, & pour deux millions d’or qu’on
en leuoit de France lors des defences des feuz Roys, à present
ils emportent plus de six millions, qui sont fautes si remarquables,
qu’il s’en [1 mot ill.] iamais veuës, en pays, ny Royaumes, ainsi