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Mazarinade n° C_7_15

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Anonyme [1649], SECOND DIALOGVE, ENTRE LE ROY DE BRONZE ET LA SAMARITAINE. Sur les affaires du temps present. , françaisRéférence RIM : M0_1090. Cote locale : C_7_15.


SECOND DIALOGVE,
ENTRE LE ROY DE BRONZE
& la Samaritaine.

Sur les affaires du temps present.
LA SAM.
VA donc, sans plus discourir : viste, es-tu venuë ? H. A
qui parles-tu voisine ? SAM. A ma Seruante, grand Monarque,
à qui ie commandois de m’aller acheter cinq ou six de ces libelles,
que la moitié de ceux qui passent par icy vend à l’autre. H. Entr’autres ?
S. Entr’autres la derniere arriuée du Courier François, la
Lettre de Nichon à Monsieur le Prince, & le Contract de Mariage
de la ville de Paris. H. De ? S. De la ville de Paris, Sire ? H. Auec ?
S. Auec le Parlement. H. Ils ne pouuoient ny l’vn ny l’autre faire vn
choix, ny plus beau ny plus iuste ; & iamais nouuelle ne m’a resiouy,
comme celle que ie viens d’apprendre. Mais seroit-ce point vn conte
fait à plaisir ? Et ce mariage si necessaire au bien de mon estat (s’il
m’est permis de nommer encore ainsi celuy de mon petit fils) seroit-il
point de ceux que font les faiseurs de Romans, & qui sont tousiours
si steriles, que Dieu feroit bien-tost de toute la terre vn desert, s’il ne
la peuploit d’autres enfans, que de ceux que l’on en voit naistre ? S. Les
alliances dont V. M. parle, sont des alliances fabuleuses : & celle-cy,
grand Monarque, est indubitable : Le Ciel fauorable aux amours
chastes & legitimes, deuoit l’estre à celles d’vn demy. Dieu le plus sage,
& d’vne Amazone la plus charmante du monde ; & s’il m’est icy
permis de trencher vn peu de la Deuineresse, la paix, l’abondance, &
le repos de l’Estat seront les fruicts que l’on en verra naistre : C’est ce
que nostre esperance promet à nos desirs, & nostre destin à nostre esperance.
Auant ce coup d’Estat, non moins salutaire aux Frãçois que
funeste à celuy de leurs ennemis, que le caprice de la fortune semble
n’auoir esleué iusqu’au Throsne mesme qu’il veut renuerser, que pour
auoir le plaisir de voir tomber son Eminence d’vn lieu plus eminent :