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Mazarinade n° C_1_11

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Anonyme [1649], CENSVRE GENERALLE DE TOVS LES LIBELLES DIFFAMATOIRES, IMPRIMEZ DEPVIS LA CONCLVSION DE LA PAIX, AV PREIVDICE DE cét Estat. , françaisRéférence RIM : M0_673. Cote locale : C_1_11.


de leurs ouurages ; ces raisons comme ie croy, seront
plus que suffisante.
 
Qu’outre l’interest commun qui m’excite à combattre
ses monstres, ma conscience m’y rend obligé, & que penetrant
clairement dans les erreurs de ces Libelles ; Ie ferois
vn crime de les receller & ne les pas mettre au iour, pour
détromper les simples qui se laissent pipper par des pretextes
de liberté & de franchise, dont ces escrits se masquent
artificieusement : que la charité doit animer mon zele à la
destruction du vice & la deffense de la verité, & qu’enfin
ces pieces diffamantes estãt si preiudiciables au repos de cette
Monarchie, & si scandaleuses à tous les gens de bien, comme
faisant profession d’escrire quelquefois, i’ay toutes les
raisons du monde de condamner ces ouurages qui des-honorent
les muses par leur salletez & leurs infamies, & maintenir
par ce moyen mon innocence contre les soupçons
que l’on pourroit auoir que quelques-vns fussent de ma
façon.
Ces motifs estans si clairs & si certains, ie me suis estonné
que de tant d’excellens esprits beaucoup plus capables.
d’entreprendre vn si digne trauail, la pluspart aye presté
par son silence vn tacite consentement à ces erreurs, & lassé
glisser tant d’abus sans les refuter. Que si quelques-vns ont
traicté de cette matiere, ils semble qu’ils ont eu peur de les
choquer ouuertement, & par vne certaine retenuë qui
procedoit de leur modestie, Ils se sont seruis de remede lenitifs
pour guerir vn mal qui ne se peut chasser que par la
violence. I’approuue les intentions de l’Autheur de la censure,
sur les Soupirs François, mais i’aurois desiré que son
style eust esté moins charitable, ou que sa charité eust esté
plus enflammée, & qu’il se fust entierement seruy de l’auantage
que luy donnoit la foiblesse de son ennemy ; En effect
la douceur ne fait qu’aigrir ces esprits cacochimes, & quand
leur effronterie est paruenuë iusques au dernier point. Il
faut plustost songer à les destruire qu’a les guerir, & retrancher
ces membres pouris & cangrenez du Corps de l’Estat,