[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_1_11

Image de la page

Anonyme [1649], CENSVRE GENERALLE DE TOVS LES LIBELLES DIFFAMATOIRES, IMPRIMEZ DEPVIS LA CONCLVSION DE LA PAIX, AV PREIVDICE DE cét Estat. , françaisRéférence RIM : M0_673. Cote locale : C_1_11.


qui s’addresse cette belle legende, est vn fantosme imaginaire
& supposé, & quoy que son Autheur proteste d’estre
fort affectionné à son seruice ; Ie croy que s’il estoit effectif
il le deuroit reconnoistre par vne bonne charge de bois, &
luy payer ses gages à coups d’estriuieres, pour le traicter
d’importun, de stupide & d’esprit foible, & peu versé dans
les maximes de la Cour.
 
Ce sont là les moindres traits de son insolence, il s’attaque
d’abord à la Maiesté Royale, & la traite auec tant d’indignité
que tous les suiets de cette Couronne, ont interest
de vanger ces outrages diffamans, & percer vne langue si
venimeuse qui ternit le lustre de cet Estat, & l’expose à la
derision des estrangers par ses sanglantes calomnies : Les
Princes & les Magistrats, nos Generaux, & iusques aux personnes
sacrées ne sont pas espargnez dans cette infame satyre,
& cette redite inepte d’eau benite & de deuotion de
Cour, y mesle les choses les plus sainctes auec les profanes :
Mais quoy que s’attaquant aux puissances, & taxant la vertu
des plus hommes de bien, sa mesdisance merite des chastimens
exemplaires, sa brutalité me semble encor plus punissable,
& ce conte ridicule qu’il tire par les cheueux, &
qu’il adapte si mal à propos à son suiet, me rend plus animé
contre cét ignorant Autheur, qui ne paroist eloquent qu’en
iniures, & dont les mots de gueulle sont les termes les plus
choisis ; Il conclut par vne mal-encontreuse prophetie, qui
ne doit estre accomplie qu’en son endroit, excepté qu’au
lieu d’aualler ce sang, il sera contraint de le regorger par vn
infame supplice, la creance que i’ay que cette criminelle
satyre a plus amplement esté refutée, fait que ie retiens ma
passion & ma plume, pour m’en seruir contre quelques autres
qui meritent d’estre viuement estrillées.
Quelques vers adressez au Prince du sang surnommé la
Cuirasse, en vallent bien la peine, puisque suiuant le style
des precedentes ils taxent insolemment vn Prince, à qui la
France est obligée pour auoir exposé son sang à sa deffense,
& l’augmentation de sa gloire ; les troubles passez l’ont à