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Mazarinade n° C_1_11

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Anonyme [1649], CENSVRE GENERALLE DE TOVS LES LIBELLES DIFFAMATOIRES, IMPRIMEZ DEPVIS LA CONCLVSION DE LA PAIX, AV PREIVDICE DE cét Estat. , françaisRéférence RIM : M0_673. Cote locale : C_1_11.


& de vray ie ne connois point de censeur plus propre
à corriger vne piece de cette nature qu’vn executeur de Iustice,
ses lignes les plus innocentes ne meritent pas moins
que d’estre effacées par le sang de l’Autheur, & ce seroit
profaner ma plume que de l’employer contre vn ouurage
digne des corrections du plus infame de tous les hommes.
 
Les genereux sentimens du veritable François, procedẽt d’vn
esprit plus subtil & plus malicieux, & i’aduoüe qu’ils ont pu
tromper beaucoup de personnes sous vne apparance de franchise
& de zele pour sa Patrie, il taschent de persuader les
esprits à cette creance, & prennent l’occasion des troubles
& des desordres pour les porter dans des extremitez, ou
desia la chaleur & les esmotions les poussent auec assez de
violence : cependant quoy que le style en soit plus eloquent,
la phrase mieux estudiée, les periodes mieux mesurées, & le
dessein moins criminel en apparance, la consequence toutesfois
n’en est pas moins pernicieuse, & comme les poisons
desguisez sous quelque douceur, sont plus à craindre que
ceux qui sont connus, & qui paroissent ingenuëment dans
leur pureté naturelle : Aussi ces pieces qui conseruent quelque
idée de bonne intention, & qui glissent par ce moyen
si facilement dans les esprits, meritent d’estre examinées &
recherchez de plus prés, & la censure en doit estre plus rigoureuse.
Mais comme ie suis obligé de serrer mon style, & de parler
generalement de quelques autres pieces sans m’amuser à
refuter ses raisons qui consistent dans des boutades, & qui
sont tirées de quelques harangues militaires, pour picquer
d’honneur & de generosité les Parisiens, & les empescher
de poser les armes ; ie ne veux en examiner que la fin, & faire
voir qu’elle n’est aucunement differente de celles à quoy
nous auons desia respondu, il pretend l’vne de ces deux choses,
ou que le Cardinal meure ou soit exilé, ou bien que les
Parisiens & tous les François en general se mettent en deuoir
de le sacrifier à leur passion, quand ils deuroient à ce