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Mazarinade n° C_1_11

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Anonyme [1649], CENSVRE GENERALLE DE TOVS LES LIBELLES DIFFAMATOIRES, IMPRIMEZ DEPVIS LA CONCLVSION DE LA PAIX, AV PREIVDICE DE cét Estat. , françaisRéférence RIM : M0_673. Cote locale : C_1_11.


ie nẽ pretens pas en faire vne refutation si particuliere
qu’elle en puisse donner quelque notion, mais seulement
ie tascheray de leur donner sur les doigts à chacun, &
n’espargner en cette censure ny les vns ny les autres.
 
Comme l’on a desia refuté les Soupirs François, ie n’adiousteray
rien aux sentimens de l’Autheur de cette censure,
qu’vne raison dont il a touché quelque chose, mais qu’il n’a
pas assez clairement expliquee, pour montrer l’inepte façon
de raisonner de ce libelle qui se destruit par ses propres raisons,
il fait vne longue description des mal-heurs de la guerre,
exagere les desordres & les profanations commises par
des troupes estrangeres, qui cause vn horreur de retomber
dans les mesmes mal-heurs, & conclut en suitte à la ruption
de la paix, sous quelques pretextes qu’elle n’est que simulée,
& comme vn piege pour nous attraper ; n’est-ce pas argumenter
en habille homme, de dire que la guerre est cause
des massacres & des mal-heurs, & par cõsequent qu’il ne faut
pas faire la paix, à la verité c’est ioindre l’ignorance à la malice,
& meriter la marotte aussi bien que la rame pour de si
rares qualitez.
Cette piece a toutefois fait grand bruit, & mesmes quélques-vns
sans l’auoir veuë pour passer en estime de galans
hommes dans de certaines compagnies, ont asseuré que
c’estoit la plus belle chose du monde, & qu’apres cette production
il falloit necessairement tirer l’eschelle : il est vray
grands esprits, mais l’Autheur y deuoit monter auparauant
pour y receuoir le collier d’honneur & la recompense de ses
trauaux, si profitables au public qu’il l’auroit reconnu par
vne priere generalle : Toutesfois quoy qu’il ayt frayé le chemin
à d’autres Autheurs de mesme farine, leur impudence
a bien en chery sur la sienne, & comme ils ont porté leur insolence
au plus haut point qu’elle pouuoit atteindre, c’est
auec beaucoup de raison qu’ils peuuent pretendre vn degré
plus eminent sur cette eschelle, & de mourir en vn element
plus releué.
La pure verité descouuerte, donne cet auantage à son Autheur