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Mazarinade n° C_3_33

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Anonyme [1649], CENSVRE DE L’INSVFISANTE ET PRETENDVE RESPONSE FAITE A LA REFVTATION DE LA LETTRE D’ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_669. Cote locale : C_3_33.


dans la suite de vos rares pensées, où vous dittes que
tout ce que mon amy a allegué de Samuel qu’il a nommé Helie
par mesprise, est inutilement, n’estant question de la vie des Monarques,
mais seulement de l’obeyssance qui leur est deuë. Si vous
auiez bien leu son ouurage, vous auriez trouué que dans l’histoire
qu’il allegue de Dauid & de Saul, outre qu’on y rencontre
la vie de l’vn, on y trouue aussi l’obeyssance de l’autre, ou
plustost on y trouue l’exemple sacré d’vn suiet Roy, qui tout
oint qu’il est, respecte inuiolablement vn tyran que Dieu auoit
reieté. d’vn suiet qui ne peut, quoy que Dieu l’abandonne à sa
vengeance, executer vn ressentiment qu’il ne pouuoit souffrir,
qui voyant ces seruices ingrattement recogneus, & luy sousmis
à la tyrannie d’vn barbare Monarque qui ne demande que
sa perte, fuit par tout deuant son persecuteur, & quelque droit
que Dieu luy ait donné de s’en deffendre, ne tourne iamais
visage du costé de son ennemy, que pour luy témoigner son
respect, & pour luy faire des iustes plaintes. Ayant à monstrer
iusqu’à quel point doit aller l’obeïssance des suiets, pouuoit-il
en trouuer vn plus authentique exemple ; & deuiez-vous
nommer innutile vne preuue si grande & si forte ? Certes vous
me contraindrez de dire que vous n’auez pas consideré cette
histoire dans son dessein ; vous n’en auez apperceu que le
corps : Toutesfois, il y a bien de la matiere dans vos yeux, si
vous n’auez peu penetrer l’intention de mon amy, ny la vertu
de son raisonnement. Ie ne l’explique point, il est trop bien
expliqué par luy-mesme, & i’aurois tort de vouloir instruire
le monde de ses pensées, puis que luy mesme a pris la peine
de l’en informer. Vne autrefois, Monsieur, relisez le mieux,
& ne vous pressez pas tant que vous oubliez ce que vous deuez
en apprendre.
 
Termes
dé l’Aut.
Ie vous fais cette exhortation, pource que ie sçay bien que
vous en profiterez, & que naturellement vous n’estes pas si
bouillant ny si precipité que vous ne puissiez considerer auec
attention des choses qui vous peuuent instruire. I’ay ce témoignage
de vostre Lenteur dans la suite de vostre discours, où
vous dittes à mon amy. Si vous n’eussiez pas parcouru si viste
vostre bible, vous eussiez fait arrest sur le dousiesme chapitre du