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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


alteré. Sur ceste creance qui me sembloit plus
plausible que la precedente, quelque inclination
neantmoins que i’eusse à ne la desaprouuer pas
tout à fait ; i’ay fondé les raisons que i’auois de ne
m’attacher pas tãt aux probabilitez du sens commun,
pour m’abandonner aux dispositions souueraines
de ceste fatalité que i’adorois vniquement
dedans mon cœur, auec asseurance que le
terme de ma grandeur estoit marqué, que les
moyens pour y paruenir estoient prescrits, & que
toute la prudente humaine seroit trop courte, ou
trop impuissante pour faire changer de route à la
prouidence de mes destins.
 
Le Sieur Iean Baptiste Renocini Archeuesque
de Ferme, & Legat Apostolique en Irlande, s’efforça
bien de me conuaincre sur la fausseté pretenduë
de ceste maxime, l’année 1644. qu’il passa
par la France pour s’aller embarquer à la Rochelle,
à dessein de passer en Irlande ; mais il me rencontra,
ou si opiniastrement, ou si raisonnablement
aheurté à n’en demordre point, que mesme
bien loin de succomber à ses raisonnemens, ie luy
fermay la bouche par vne seule demande que ie
luy fis sur le dessein de son voyage ; sçauoir est, s’il
estoit à sa disposition de le faire réüssir, ou si le
succez ne dépendoit pas absolument de quelque
ordre superieur qu’il ne pourroit point alterer,
quelque soins qu’il y peust apporter par sa propre