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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


& Porte Longone à la France, pour l’ériger
puis apres en Principauté, & la destiner pour azile
à ma retraite, supposé que quelque reuers de fortune
me fist quitter le gouuernail de l’Estat François ;
& d’obliger le Pape par les approches victorieuses
des armes de France, de ne reculer pas à
donner le Chapeau de Cardinal à mon frere le
Moine, dõt le refus me pourroit sans doute porter
à l’execution de quelque plus hardie entreprise,
que celle ie luy faisois paroistre fort redoutable
par le succez de celle cy : Il est vray que le Prince
de Condé qui faisoit les Sieges à peu de frais pour
espargner les biens de France, auoit quelque raison
de murmurer des grandes sommes d’or &
d’argent que ceste conqueste m’auoit cousté ; puis
que tant pour fournir aux frais de nos armées, que
pour en recompenser le Prince Ludouisio auec
la Principauté de Salerne, que l’Espagne luy donnoit
par nostre conuention au Royaume de Naples,
les despenses monterent à plus d’Onze millions.
Mais en eut-il deub couster la rançon de
dix Rois, & l’entiere desolation de tour l’Estat ; ie
ne pouuois en abandonner le dessein, à moins
que ie ne renonçasse à ma gloire & à mes interests,
dont les seuls motifs sont & seront à iamais
les plus forts arcs boutans de toutes mes entreprises.
 
Si mes ennemis ont grand sujet de crier à l’imprudent,