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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


les motifs de ceste entreprise ; Ie confesse, pour
moi, que ie ne m’y suis porté que par la seule raisõ
de mes interests, & que j’eus bien de la peine de
trouuer des pretextes qui fussent assez raisonnables,
pour y faire trouuer les aduantages de la
France, veu les grandes despenses qu’il falloit
faire pour l’execution de ce prodigieux dessein,
& le peu de necessité qu’elle auoit de s’agrandir
de ce costé-là, pendant que les affaires de Catalogne
& de la Flandre sembloient estre d’vne plus
illustre consequence, pour meriter qu’on les preferast
à des conquestes estrangeres.
 
I’en ménageay neantmoins si adroite ment le
dessein, que ie fis aduoüer à la France qu’il estoit
important pour sa gloire, de porter viuement ses
armes dans l’Italie, afin de faire conceuoir au Pape
par l’apprehension de quelque plus hardie entreprise,
que s’il portoit si hautemẽt le party d’Espagne,
comme il l’auoit desia tesmoigné dans quelques
occasions, il obligeroit la France par ceste
injustice de sa faueur de luy faire ressentir par les
effets, que son pouuoir n’estoit pas moins redoutable,
que celuy pour lequel il sembloit declarer
son authorité : Ceste raison à la verité, estoit
du moins apparemment bien fondée ? quoy
qu’en effect, ie ne pretendisse la donner dans
mon idée, que pour vn beau pretexte du veritable
dessein que j’auois de faire conquester Piombino