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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


mon esprit estoit desia presque tout disposé
à ne se diriger que sur cette idée par les colloques
secrets que i’auois eu dans Salerne auec vn certain
nommé Palphini, qui preschoit assez ouuertement
contre l’immortalité de l’ame, & qui faisoit
voir par des raisons inuincibles, que le pretexte
de la religion n’estoit qu’vn obstacle bien
inuenté par les Legislateurs, pour seruir de barriere
à l’mpetuosité des meschans, & de bouclier à
l’obseruation des Loix ; mais que ceux qui s’en
sçauoient adroittemeut dispenser, pour ne viure
que dans la dependance des seules reflections de
leurs propres interests, ne pouuoient iamais manquer
de faire reüssir leur fortune, parce qu’ils ne
iugent point de moyen que cette passion ne rende
tres-legitime.
 
Quoy qu’il en soit, de tout mon procedé, le
sentiment de ce Philosophe iointe à l’experience
que i’auois de l’effet des maximes, depuis le fauorable
conseil de Paraldi, me fit entierement pancher
de ce costé-là ; & ie n’eus desormais point de
scrupule qui fust seulement capable d’esbranler
ma conscience à moins que ie ne visse point d’auantage
dans les entreprises ou ie me portois auec
le mépris de la Religion, conseruant du moins ce
reste de bonté, qu’il ne falloit poins autrement
tourner le dos à tous ces respects sacrez qui sont
les idolatres des peuples, que lors que i’y serois