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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


resolus dés lors de m’acheminer au faiste des grandeurs,
par l’infaillible & le court abregé que i’en
apprendrois de ce bon maistre, sans autre risque
que celles de quelques pistolles que ie luy donnay
pour arres de la somme que ie luy faisois esperer
dans Ferme, si toutesfois ie pouuois auoir quelque
plausible raison, apres quelques prealables
essais de sa doctrine, d’esperer la iouïssance du bonheur
pour lequel ie renonçois si librement aux
interests de ma propre conscience.
 
La haste que le Cardinal mon maistre eut de
partir tout soudainement, interrompit la conference
que i’auois auec dom Piraldi, c’est ainsi que
ce nommoit ce maistre pipeur, mais non pas le
dessein que i’auois de la continuer, comme ie fis
dans Ferme ; où dés le troisiéme iour que i’y fus
arriué, ie receus de sa main, quoy qu’auec quelque
repugnance, vn carractere qu’il fit grauer sur
le chaston d’vne bague que ie portois à la main
gauche, auec promesse neantmoins que ie luy fis
d’vne vingtaine de pistolles, supposé que ie peusse
connoistre par quelque prealable essay que i’aurois
raison d’esperer de plus en plus de nouueaux
rehaussemens pour l’agrandissement de ma fortune.
Ie ne vescus pas long-temps dans l’impatience
de voir quelque effet de la doctrine de Piraldi, car
mon maistre s’estant trouué pressé de deputer prõptement