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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


esté neantmoins infeconde par l’impuissance visible
que i’auois de la faire paroistre, si le bon-heur
n’eust voulu que mon maistre vn iour estant allé
visiter Dom Ioan-Baptiste Renocini, Archeuesque
de Ferme dans la Marche d’Ancone, & presentement
Legat Apostolique en Hibernie, ie fis
rencontre d’vn certain maistre pipeur dans vn vilage
nommé Montalty, auec lequel estant entré
en conferance pendant quelques heures, que le
Cardinal Sachetti se trouua distrait à d’autres affaires,
i’eus le loisir d’apprendre de sa bouche les infaillibles
moyens d’agrandir ma fortune, & de
m’esleuer sur le faiste que mon ambition presentoit
à mes yeux, si ie ne voulois point faire de
scrupule de marcher par les mesmes voyes qu’il
auoit tenuës, pour l’entier assouuissement de toutes
ses plus maistresses passions, qui n’auoient iamais
esté que de vaincre au ieu, & d’emporter le
pucelage de toutes les filles que son amour luy feroit
attaquer.
 
Dés que i’entendis parler de scrupule, ie me
doutay bien des moyens qu’il me vouloit fournir
pour l’auancement de ma fortune, & qui n’eussent
sans doute pas manqué de faire fremir quelque
personne plus religieuse que ie n’estois : neantmoins
comme le desir de m’agrandir estoit celuy
qui predominoit le plus inuinciblement dãs mon
esprit, ie n’estimay plus que ses suggestions, & me