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Mazarinade n° D_1_11

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Anonyme [1649], LA SEVRE, L’ESCLATANTE ET LA GLORIEVSE VICTOIRE DES BOVRDELOIS, MALGRÉ LA TRAHISON de leurs faux amis, par maniere d’Epitaphe. Auec deux Epitaphes pour Monsieur de Chambret leur General. , françaisRéférence RIM : M0_3668. Cote locale : D_1_11.



En vn grand nombre de soldats les plus vaillans font
ordinairement ce qu’ils voyent faire, pource que c’est
vne exercice folie à vn particulier d’entreprendre rien
tout seul dans vne déroute qui voit fuir s’y prepare, &
n’est pas si temeraire de vouloir demeurer seul contre
tous les ennemis ; Bien souuent la fuite est vn ordre
donné pour ce sauuer, lors que le General voit qu’il est
impossible de faire ferme : & il ne faut pas douter que
les traistres en fuyans ne disent, sauue qui peut, pour
rendre la déroute plus prompte & la victoire des ennemis
plus asseurée.
En ce rencontre Monsieur de CHAMBRET le genereux,
General des vaincus, fit ce qu’il pût pour remedier
au malheur de son iuste party. Il ne faut pas
douter qu’il ne se meslast souuent parmy les fuyards
pour les rappeller. Mais quoy ! ce grand Capitaine ne
parloit qu’à des traistres ou qu’à des trahis ; qu’à des
gens payez pour la fuite, ou à d’autres qui raisonnablement
ne pouuoient pas demeurer dans vne déroute si
generale & si bien tramée. Ce fust dans cét espouuentement
que moururent ceux que nous loüons & que
nous ne pleurons pas. Ce fust en cette confusion
que le vaillant & le sage de Chambret faisant son deuoir,
auquel il n’a iamais manqué pendant sa vie, receut
par la main d’vn traistre, & des siens propres le
coup mortel, que tous les ennemis ensemble n’eussent
osé iamais luy donner.
Vous auez par là sans y penser, lasches esclaues du