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Mazarinade n° A_5_90

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Anonyme [1649], LA SEVRE, L’ESCLATANTE ET LA GLORIEVSE VICTOIRE DES BOVRDELOIS, MALGRÉ LA TRAHISON de leurs faux amis, par maniere d’Epitaphe. Auec deux Epitaphes pour Monsieur de Chambret leur General. , françaisRéférence RIM : M0_3668. Cote locale : A_5_90.


moindre des hommes, tesmoigné l’estat [1. mot ill.]-siez
de celuy que vous auez fait assassiner. D’Espernon
n’auoit pas creu le pouuoir vaincre en iuste guerre ;
Mazarin ny son Conseil ne se l’estoient pas imaginez.
C’estoit vn homme incorruptible aux promesses, &
qui sçauoit mespriser les menaces. C’estoit vn vray
General, & non pas vn homme à piller son party sans
le seruir. Enfin, il estoit tel, qu’il a fallu des traistres
pour s’en deffaire, parce qu’il n’y auoit point d’esperance
de le gaigner ny de le vaincre. Certorius autrefois
en Espagne eust vn mesme destin ; les plus grands
hommes de la terre n’en eussent sceu venir à bout ;
quelques perfides assassins le déroberent à la terre. Il
fuyoit comme toy de Chambret la persecution des
tyrans de sa patrie. Comme toy il faisoit peur & dommage
à ces ennemis, & comme à toy de lasches familiers
luy osterent vne vie qu’il auoit genereusement
deffenduë contre toutes les forces de l’Empire.
 
Mais si comme toy il eust vne destinée en sa fin déplorable
comme il auoit eu aussi comme toy vne vie
en sa suite glorieuse ; comme luy tu ne mouras iamais
dans la memoire des hommes, & l’esclat de ta haute &
de ta sublime vertu, brillera du fonds de ton tombeau,
& instruira la Posterité.

FIN