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Mazarinade n° C_1_10

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Anonyme [1649], CAYER CONTENANT. LES TRES-HVMBLES Remonstrances des Deputez du Parlement de Bordeaux, presenté au Roy & à la Reyne Regente, le second Octobre mil six cens quarente neuf. , françaisRéférence RIM : M0_662. Cote locale : C_1_10.


toutes ces choses ils tirent de telles consequences, que
quoy que la paix soit le bien le plus sensible des peuples,
que ce soit l’obiet de toutes ses passions & le seul
fondement de leurs fortunes, si Monsieur d’Espernon
demeure Gouuerneur de Guienne ils regardent la paix
comme le dernier de tous leurs maux, ils l’appellent
fausse paix, parce que par elle ils tomberont dans la
main de leur ennemy irrité de l’estat auquel il est reduit.
Dans cette extremité, quel autre conseil peut prẽdre
le Parlement que de proposer ce changement à
leurs Maiestés pour le bien de leur seruice ; car pour son
interest propre s’il est vray, que l’authorité des Parlemens
reçoiue quelque contrepois par celle des Gouuerneurs,
il auroit aduantage que Monsieur d’Espernon
subsistast, puis que de long temps il ne sçauroit
estre dans la Guyenne que fort foible & fort odieux,
mais cela est trop preiudiciable au seruice du Roy,
principalement s’il empesche, comme il fait la pacification
de la Prouince.
 
On peut opposer que l’exemple en seroit dangereux,
outre que la raison qui empesche qu’on ne rende
les Gouuerneurs dominiaux & hereditaires, & qui
oblige les Roys à pouruoir aux necessitez de leurs peuples,
à s’accommoder à leurs esprits, à preferer la paix
de leurs Estats à toutes choses de cette nature, à faire
regner les peuples auec amour & douceur, & non pas
en esprit de rigueur & de vengence, encor l’exemple
n’est pas nouueau, il fut iugé necessaire d’oster feu
Monsieur d’Espernon du gouuernement de Prouence