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Mazarinade n° C_9_84

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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.


Que ie ne sois qu’vne foible voix, i’ayme
mieux me dissiper dans l’air, que de m’étouffer
dans son tombeau ; en preuenant sa ruine
ie ne seray pas contraint de la voir & de la
pleurer. Mais qui de tous les François a si peu
de lumieres, qu’il ne sçache les accidens, qui
menassent sa Patrie d’vne derniere desolation.
Ie ne luy dis pas, qu’elle n’est plus separée
du reste du monde par les montagnes
& les riuieres qui la deffendent des voisins ;
elle n’a plus ses frontieres dans ses rempars &
dans ses places fortes ; par tout elle void des
Ennemis qui la pressent. L’Allemagne ne
feint de se reconcilier, que pour reprendre
de la vigueur & l’attaquer ; l’Espagne croit
nous pouuoir faire maintenant le mal, qu’elle
nous a tousiours souhaitté. L’Italie a autant
d’Ennemis ou d’Enuieux de nostre gloire,
que de Sujets ; la Hollande & l’Angleterre
se preparent à nostre ruine, & commencent
de changer en haine & en ialousie, l’amitié
ou l’indifference qu’elles auoient pour nous.
On ne sçauroit douter que la tempeste ne s’amasse
de tous costez ; ce n’est plus du Septentrion
que nostre mal vient, l’Orient, le Midy
& le Couchant disputent à qui nous en
procurera dauantage. Mais si toute cette
animosité estrangere nous veut faire du mal,