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Mazarinade n° C_9_84

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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.


non pas aux Vassaux de les en arracher.
Il n’appartient qu’à Dieu de mettre en pieces
le manteau de Roboan, & de faire paistre
Nabucodonosor. Ie quitte ces grandes veritez,
ie renonce à la fable de Menenius
Agrippa, pour retirer le Peuple du mont
Auentin ; ces raisons ont trop d’éclat pour des
yeux debiles & malades ; ie ne m’attache
qu’aux considerations vulgaires. Qui ne sçait
que le Peuple ne peut attendre la protection
de son Prince, s’il ne l’ay de son seruice :
soustient-on des places sans munitions ? repousse
t’on l’Ennemy des frontieres sans forces ?
Tout cela ne se fait pas sans finances ; &
d’où vient l’or & l’argent que de la terre, ie
veux dire de la maison des plus viles fortunes
de l’Estat ? Le suc du petit ver à soye fait toute
la pompe du monde, la sueur du Paysan soustient
la grandeur des Empires, & iette dans
sa bassesse les fondemens de leur haute éleuation.
Que ce Peuple cesse de porter ses contributions
à l’Espargne de son Souuerain, il
abbat la frontiere de son Royaume, attire
l’Ennemy dans sa propre maison, & s’expose
luy-mesme à sa fureur. Ne disons point que
s’il ne gage vn Prince à sa deffence contre l’Estranger,
il se met en proye aux plus puissans
de l’Estat, qui pour n’auoir point de superieur