[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_2_39

Image de la page

Anonyme [[s. d.]], CAVSES DE RECVSATION proposées par Monsieur le Duc de Beaufort, Messire Iean François Paul de Gondy Archeuesque de Corinthe & Coadjuteur de Paris, Monsieur de Broussel Conseiller en la Cour, Monsieur Charton President aux Requestes du Palais & autres. CONTRE MRE MATHIEV MOLE premier President au Parlement de Paris, Mr Molé de Champlatreux son fils Conseiller Honoraire en ladite Cour, & leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656bis. Cote locale : D_2_39.


publiées, se trouuent toutes reduittes auiourd’huy à des
affaires particulieres.
 
Les bruits & les murmures du Samedy matin vnziesme du
mois de Decembre dernier, que l’on veut faire passer pour l’execution
de ces grands desseins, ont-ils les couleurs qu’on leur a
voulu malicieusement donner. Quelle connexité auec l’accusation
presente. Qui a paru dans cette occasion ? y à t’on veu Monsieur
le Duc de Beaufort, & ceux que l’on pretend auoir concerté
toutes ses hautes entreprises ? quelle conduitte à t’on remarquée
dans ce bel ouurage, où en estoient les dispositions ?
Mais si les bruits & les murmures du Samedy matin, estoient
l’effet de cette pretenduë coniuration, il se trouueroit que les
accusateurs ne seroient pas les moins coupables.
Quoy vn homme de la qualité de Monsieur le Marquis de la
Boulaye a tout le secret du dessein. On pretẽd qu’on luy en auoit
confié l’execution. L’on dit qu’il s’est mis en estat de la faire reussir.
Et cependant on ne l’arreste point pour en descouurir tout
le mistere. Il paroist encore deux iours publiquement dans la
Ville de Paris à la face du Roy & de toute la Cour. On le voit
par les ruës sans suitte. Il y auoit trois mois ce dit-on que l’on sçauoit
que toute cette conspiration se tramoit, on laisse pourtant
toute la Maison Royalle en proye à de si pernicieux desseins,
on ne songe point à la seureté du Prince, on l’abandonne au carnage
espouuantable que l’on auoit preparé ?
Quels sont les criminels dans ce rencontre ? si cette conspiration
estoit veritable, Monsieur le premier President qui la
sçauoit, pourroit t’il se garantir de reproches ? ne seroit-il pas
mesme le plus coupable d’auoir ainsi laissé l’Estat en peril, & les
personnes les plus sacrées ?
Cette coniuration concertée de longue main, que l’on fonde
sur l’action du Samedy est donc imaginaire, les Accusés ne veulent
pas faire ce tort à Monsieur le premier President, de croire qu’il
eut voulu laisser au hazard de si funestes euenemens, toute la fortune
de l’Estat.
Et ce qui l’auroit rendu dautant plus coulpable dans cette occasion,
c’est qu’à l’ouuerture du Parlement, lors qu’il fit cette
magnifique harangue, il ne parla que des desseins formez contre
la seureté publique, des secrettes intelligences auec les ennemis,