[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_2_39

Image de la page

Anonyme [[s. d.]], CAVSES DE RECVSATION proposées par Monsieur le Duc de Beaufort, Messire Iean François Paul de Gondy Archeuesque de Corinthe & Coadjuteur de Paris, Monsieur de Broussel Conseiller en la Cour, Monsieur Charton President aux Requestes du Palais & autres. CONTRE MRE MATHIEV MOLE premier President au Parlement de Paris, Mr Molé de Champlatreux son fils Conseiller Honoraire en ladite Cour, & leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656bis. Cote locale : D_2_39.


de Scipion l’Affricain, lequel ayant esté accuzé, fit incontinent
ressouuenir ses Iuges de ses victoires, de sa conduitte,
& de ses actions : Restabat dit vn ancien, vt Tribunus apud populum
si ne populo gereret, de sertusque in foro cum magno calumniæ suæ ladibrio
solus moraretur : cuius deuitandi ruboris causa in Capitolium processit,
deque accusatore Scipionis venerator est factus.
 
Tesmoing encore l’accusation contre Metellus, laquelle fut reettée
par la seule reputation de sa vie ; Indignum rati integritatens
tanti viri exigua cera & paucis litteris perpendi.
Les accusés ne demandent pas qu’on les traicte auec les mesmes
aduantages. Ils sont prests de rendre compte de toute leur
vie à la Cour & au public, mais que ce soit au moins deuant des
Iuges des-interessés, & qui puissent estre despoüillés de toutes
sortes de ressentiment.
Mais ce qui les oblige encore à insister plus fortement à la recusation
des Iuges suspects, est la qualité des tesmoins qu’on leur
represente, qui sont tous des gens de sac & de corde, des Sociando,
des Cantos, des sieurs de la Comette, des Pichons, des Marcassins,
des Gorgibus, qui ont tous esté repris de Iustice.
Les vns bannis de leurs pays. Les autres condamnés à mort
pour des Rapts qualiffiez. D’autres pour des vols & des brigandages.
Mais s’y l’on considere aussi la façon auec laquelle on a preparé
cette accusation, l’on ne peut pas trouuer estrange les
soupçons & les deffiances des accusés.
Ces tesmoins sont gens a qui l’on à donné des lettres de Cachet,
signées d’vn Secretaire d’Estat, pour aller en toutes sortes
de lieux parler les premiers dés personnes Sacrées & des affaires
publiques, eschauffer les esprits sans pouuoir estre recherchez,
ny estre reputés complices. Et pour rapporter toutes les parolles
qui se diroient dans Paris, & les noms de ceux qu’ils auroient
entendus parler.
Si cela auoit lieu, il n’y auroit point d’innocence à l’espreuue
de la calomnie. Ce seroit vne Inquisition insuportable. L’on
tiendroit mesme registre de nos l’armes & de nos soupirs.
Au reste que deposent ces tesmoins qui ont esté si curieusement
recherchés. Il ne se trouue aucune charge dans les informations.
Ces coniurations contre l’Estat qu’on auoit si hautement