[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_2_39

Image de la page

Anonyme [[s. d.]], CAVSES DE RECVSATION proposées par Monsieur le Duc de Beaufort, Messire Iean François Paul de Gondy Archeuesque de Corinthe & Coadjuteur de Paris, Monsieur de Broussel Conseiller en la Cour, Monsieur Charton President aux Requestes du Palais & autres. CONTRE MRE MATHIEV MOLE premier President au Parlement de Paris, Mr Molé de Champlatreux son fils Conseiller Honoraire en ladite Cour, & leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656bis. Cote locale : D_2_39.



Il presenta vne Requeste quinze iours auparauant l’accusation
dont il s’agit, par laquelle il demanda qu’il fust permis d’informer
de la violence, que plusieurs gens armez voulurent faire
en la maison de Monsieur le premier President, lors que les
Rentiers y furent pour demander Iustice, & instruire Messieurs
les Deputez de la Cour de l’inexecution des Arrests & de la
Declaration.
Cette requeste luy fut deslors si sensible qu’il la prit pour vne
iniure. Il dit hautement à Monsieur Laisné, qui en estoit Rapporteur,
c’est contre moy que cette Requeste est presentée, &
qu’on à dessein d’informer.
Et de fait il en fit paroistre son ressentiment. Il fit plainte de
ce qu’on auoit assemblé les Rentiers en sa maison par des Billets
affichez, que c’estoit vn dessein d’entreprendre sur sa personne.
Et il porta si loing cette plainte qu’il mit mesme des Billets entre
les mains de Monsieur le Procureur General pour en informer.
Cette iournée a encore produit vne autre cause de recusation
à l’esgard dudit Ioly ; car s’estant plaint de la part de tous les Rentiers
des hommes armez qui auoient paru dans la maison de
Monsieur le premier President ; Monsieur de Champlatreux son
Fils, accompagné de cinq ou six hommes d’espée, le prit par le
bras, le mal traita de paroles, le menaça d’estre son Iuge. Et
l’affaire eust bien passé plus auant si vn de Messieurs les Conseillers
ne les eust separez.
Comme Maistre Guy Ioly est l’vn des Syndics des Rentiers,
il à encore raison de craindre que Monsieur le premier President
ne soit son Iuge. Il a tesmoigné vne haine mortelle contre tous
ceux qui ont esté nommez Syndics. Il les a traitez de seditieux,
& sa passion a paru si grande, qu’en plein Bureau de l’Hostel-Dieu,
il a dit en presence de plusieurs personnes : Que les Syndics
vouloient faire vne Chambre des Communes.
Monsieur le President Charton, qui est l’vn des Syndics a aussi
presenté vne Requeste de recusation de sa part : mais comme
tous ses moyens sont communs auec tous les autres, il s’est contenté
de les employer, & d’en demander acte.
Cependant l’on pretend renuerser tous ces moyens de recusation,
dont vn seul seroit suffisant dans les affaires moins importantes,