[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_8_48

Image de la page

Anonyme [1649], LA RESPONSE DES BOVRGEOIS DE PARIS, A LA LETTRE ESCRITE DES PROVINCES SVR LE MVTVEL SECOVRS de leurs armes. , françaisRéférence RIM : M0_3415. Cote locale : A_8_48.


à present dans l’Arcenal dequoy armer vne compagnie de cent
hommes, encores n’osons nous pas en parler, aussi à le bien prendre,
que ce n’est pas à nous : Si bien, chers Compatriotes, que si
on est dans le dessein de nous trauailler vne seconde fois, nous ne
voyons guere de moyen de nous en deffendre. Estimant qu’il
vaut mieux se baisser en terre, pour laisser passer cet orage, que
de s’esleuer pour luy resister, & s’humilier deuant Dieu en detestation
& penitence de nos pechez qui allument sa cholere sur
nous, attendant sa misericorde, que de hausser nos testes criminelles
en mespris de sa Majesté tousiours adorable Les prieres
d’vn seul homme ont autrefois arreste le bras de sa vengeance
qu’il auoit leué sur tout vn peuple : Il faut à present, & auec plus
de raison, que tout le peuple se mette en ce deuoir, puis qu’il y
est tout égallement interessé. Estant dans cet estat, il ne faut
nullement douter que sa bonté ne nous assiste, & qu’apres auoir
permis qu’on nous aye donné sur la robbe, il ne iette les verges
au feu plustost que de nous en tirer du sang. Que si toutesfois
par des considerations tres-iustes, & des moyens tres-asseurez &
tres-legitimes, nous cognoissons que Dieu approuuera nos armes,
nous suscitant quelque saint liberateur, dans l’esperance
que vous ne manquerez au secours que vous nous promettez.
Asseurez vous que nous ne manquerons non plus à vous assister
de toutes nos forces d’aussi grand cœur que nous les employerons
volontiers pour nous seuls, si nos interests se pouuoient separer,
comme estant.
 
Vos tres-fidelles & affectionnez
Compatriottes, & seruiteurs,
LES BOVRGEOIS DE PARIS.