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Mazarinade n° A_8_48

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Anonyme [1649], LA RESPONSE DES BOVRGEOIS DE PARIS, A LA LETTRE ESCRITE DES PROVINCES SVR LE MVTVEL SECOVRS de leurs armes. , françaisRéférence RIM : M0_3415. Cote locale : A_8_48.


vn si long-temps qu’ils deuroient auoir paru, au lieu de nous soulager
auec eux, ils acheuent la pluspart de se perdre auec nous,
par des considerations que nous serons plus aises d’ignorer
que de nommer : Et à l’esgard du Parlement, quel estat en
a-on fait depuis que les Roys se sont mis comme on dit eux
mesmes hors de page ? Croyez vous qu’on ne mette point de
difference entre la declaration & la nomination à la Regence, &
mesmes entre l’enregistrement & la verification des ordonnances
& volontez des Roys ? asseurez vous qu’à present que les Paradoxes
& les distinctions ont tant la vogue, qu’on noublie pas
d’en faire en ces rencontres, & qu’on n’accorde plus aux Parlemens
que le mesme pouuoir qu’ils accordent eux mesmes à leurs
Greffiers, d’inserer leurs Arrests sur leurs plumotifs & en deliurer
des copies apres qu’ils les ont pronõcez Mais passant aux moyẽs,
suposé que nous fussiõs dans le droit, ou les voulez vous prendre
vous confessez vous mesmes que vous & nous manquons de
bons Capitaines & de fidels conducteurs, & il est vray, mais ou
en voulez vous trouuer ? esperés vous de mieux reüssir à l’aduenir
que par le passé, ne voiõs nous pas à present que la piece est ioüée,
que la pluspart des acteurs estoient desguisés ? les funestes effets de
leur mesintelligence entr’eux, autant que de leur intelligence
auec nous ennemis, sont-ils pas bien capables de nous faire craindre
la recidiue ? croyez-vous qu’vne fois soit suffisante pour nous
deffendre d’vne nouuelle surprise ? vne fois on nous a pris par vn
piege, vne autre fois on nous prendra par vn autre, & quand on
deuroit encor nous enuoyer des Generaux & nous corrompre
des Magistrats (si tant est qu’on l’aye fait, comme l’on se forge
mille apprehensions, qui n’ont le plus souuent de causes que nos
propres foiblesses) croyez vous que l’vn ny l’autre soit impossible,
dans ce miserable temps où l’interest triomphe si hautement
de la liberté, presque de tous les hommes, & à ceux qui seuls ont
le tresor des recompenses & le forces du dedans & du dehors
de l’Estat à commandement ? & pour dire en trois mots, les hommes,
l’argẽt & les munitiõs, dont on nous desgarnist si fort tous les
iours, (sous pretexte de les mener dans vne armée, où il ne se brûle
pas vne charge de poudre) que nous ne croyons pas qu’il y aye