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Mazarinade n° A_8_35

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Anonyme [1649], LA RESPONSE DE LA RALLIERE A L’ADIEV DE CATELAN, SON ASSOCIÉ. OV L’ABREGÉ DE LA VIE DE CES deux infames Ministres, & Autheurs des principaux brigandages, volleries, & extorsions de la France. , françaisRéférence RIM : M0_3394. Cote locale : A_8_35.


LA RESPONSE DE LA RALLIERÉ,
à l’adieu de Catelan son associé.

Ou l’Abregé de la vie de ces deux Infames Ministres, &
Autheurs des principaux Brigandages, Volleries,
& Extorsions de la France.
MONSIEVR,
Puis que vous m’auez traité de la sorte, encore que
ce soit vne qualité que nous ne meritions pas, vous
m’excuserez si ie n’y adiouste celle de confrere : Car
depuis ma detension, ie vous puis asseurer que ie suis
tellement changé, & sur tout depuis que i’ay leu le Catechisme
qu’on nous a dressé, que ie suis tout resolu à faire restitution, &
reformer ma vie, si Dieu me fait la grace de sortir de prison, non
pas pour aller à la Greue, où vous dites que nous nous pourrons
voir. Mais si vous m’en croyez, nous tacherons d’éuiter cette rencontre,
& profiter de la doctrine & des auis que ie vous enuoye.
Vous sçauez que la Bastille sert aux meschans plus que toutes les
remonstrances du monde, que les vicieux y deuiennent vertueux,
& que des ignorans comme nous, y apprennent assez pour faire
leur salut.
Ie croy que Dieu, que ie n’auois point connû iusques à present,
a permis que ie sois detenu dans ce lieu, pour apprendre à le connoistre,
& pour faire de ma conuersion vn miracle si extraordinaire,
qui fera mourir plus de Partisans, que l’espée du Parlement,
ny que toutes celles qu’il veut employer contre nous. Prenez
donc en bonne part ce que ie vous vay dire, sans vous imaginer
que la necessité me fasse parler ainsi. Ie ne suis pas moins touché
que vous de nostre disgrace, & estant comme ie suis le meilleur de
vos amis, ie voudrois pour vostre interest que vous fussiez icy auec
moy, afin que vous prissiez d’autres sentimens, & que vous fussiez
à couuert des maux qu’on nous prepare. Ie voy desia nostre perte
asseurée, & ne doutez pas qu’aucun nous vueille par donner, vous
qui n’espargnates iamais personne. Pour moy, i’espere encore en la
bonté de mes Iuges, & peut estre que mon repentir desarmera le