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Mazarinade n° C_9_14

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Anonyme [1650 [?]], CAVSES DE RECVSATION contre Monsieur le Premier President, Mr de Champlastreux son fils, leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656. Cote locale : C_9_14.


iamais à des parties les Iuges qu’elles demandent,
les anciens croioient aussi qu’il estoit tres iniuste de
les forcer à souffrir des Iuges suspects, quoy qu’ils
n’en eussent d’autre fondement que leur opinion &
leur pensée, & qu’ils ne fussent point obligez d’expliquer
autrement leurs soupçons.
 
Mais ceux qui sont accusez auiourd’huy ne demandent
point cette grace, la part que peut prendre
Monsieur le premier President à leur accusation
est trop publique & trop sensible, c’est luy dont
parlent tous les temoins & à sa personne, qu’ils publient,
quoy que faussement, que l’on a voulu attenter :
c’est donc sa seureté que l’on cherche, c’est
pour luy, & pour venger son iniure pretenduë, que
l’accusation a esté malicieusement formée.
Il n’y a iamais eu que Caton qui ait esté iuge en sa
propre cause, mais outre que sa vertu & son integrité
estoit sans exemple, c’estoient ses parties qui
elles mesmes se soubmettoient à son Iugement,
& encores c’estoit dans des interests Ciuils, qui ne
touchent iamais vn homme d’honneur ; mais quand
nous nous persuadons qu’on attente à nostre vie, si
nous ne remettons volontairement l’iniure, si nous
souffrons qu’elle soit portee à la face de la Iustice,
c’est vne marque de nostre ressentiment, & de la
part que nous y prenons, nous paroissons dés là animez
de haine & de colere, toutes ces passions ne sont
pas compatibles auec la qualité de Iuge, nostre interest