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Mazarinade n° C_9_14

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Anonyme [1650 [?]], CAVSES DE RECVSATION contre Monsieur le Premier President, Mr de Champlastreux son fils, leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656. Cote locale : C_9_14.


parlé qu’õ se soit mis en aucun deuoir pour cela, l’õ
n’a point veu des hommes armés, qui ayent assiegé
sa maison, qui l’ayent suiuy, qui l’ayent attendu sur
le passage, ce sont donc de simples discours, dont
deposent les tesmoins, & cela s’appelle la manutétion
de l’Estat, en la personne de Monsieur le premier
President. Des porteurs de Lettres d’espionnage
dans vn Royaume libre, des gens proscripts,
banis de leur pays, condamnez à mort, vn Turc,
vn Biarnois, vn Manceau, deposent que Monsieur
le premier Presidẽt est mal dans l’esprit du peuple,
que tels & tels ont dit qu’ils s’en falloit deffaire, &
c’est vn crime d’Estat au premier Chef, dont il doit
connoistre & demeurer Iuge, quoy que ce soit luy,
& sa seureté que l’on veut venger.
 
Dans l’Empire Romain, où l’on estoit tres-scrupuleux,
pour la grandeur & la conseruation de
l’Empire, il n’y eut iamais que Tibere qui estendit
le crime d’Estat iusques aux paroles. Ceux qui l’auoient
precedé ne faisoient pas des crimes de la
legereté & de l’imprudence des hommes. L’Empereur
Titus qui regna long temps apres luy, auoit
coustume de dire qu’on ne pouuoit iamais médire
d’vn bon Prince, & ainsi il mesprisoit tous les discours
que l’on pouuoit faire de luy.
Mais qu’vn particulier, cõme Monsieur le Premier
President, puisse pretendre que sa cause soit
la cause publique, & celle de l’Estat : que des discours