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Mazarinade n° C_9_70

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Anonyme [1649], LA REQVESTE DES TROIS ESTATS PRESENTÉE A MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_3494. Cote locale : C_9_70.


les places frontieres d’hommes, ny de munitions, ny
satisfait aux estats de la Marine & de l’Artillerie, dont il est
deu plus de quatre années : n’a fait aucuns biens aux gens
de vertu & de merité, ny donné aucune recompense à ceux
qui ont prodigué leur bien & leur sang pour le seruice du
Roy : au contraire, il a fait perir de malfaim & de necessité
presque toutes les armées du Roy, lesquelles n’ayant
touché depuis cinq années que deux montres par an, il est
mort plus de six vingts mil soldats de misere & de necessité,
& horrible pauureté. Si bien qu’il est certain, & se peut
prouuer par plusieurs témoins irreprochables, qu’il a partagé
ces grandes sommes de deniers auec ceux qu’il a authorisé,
& en a englouty la plus grande partie, qu’il a fait
transporter, tant par lettres de changes, qu’en especes &
pierreries, & ce soubs pretexte de faire la guerre en Italie,
& de conquerir quelques places, comme Piombino,
& Portolongone : Donc partant on sçait bien qu’il a laissé
les garnisons mourir de faim, leur estant deu encores à
present huict montres, & qu’il n’a point fait faire les reparations
necessaires, de sorte qu’elles ne peuuent resister
à la moindre attaque de l’ennemy. De plus, pour auoir
suiet de continuer tousiours la guerre, & par mesme moyen
les pretextes de sa tyrannie, & de ses voleries. Il a éloigné
la paix lors que la France la pouuoit auoir la plus auantageuse,
toutes les armées victorieuses ont esté sur le
poinct de faire de grands progrez ; il a rompu & détourné
par des malices secrettes, & n’a point eu de conscience de
les perdre & dissiper, & mesmes d’exposer les Princes qui
les commandoient ; comme l’on a veu en Catalogne par
deux fois, au siege de Lerida, à la surprise de Courtray,
& aux affaires de Naples, qu’il a laissé deperir, non sans
beaucoup d’apparence, qu’il s’entend auec les ennemis de
l’Estat, afin de trouuer refuge chez eux, si la France ennuyée
de ses tyrannies vient à le chasser. Ce Consideré,
MESSIEVRS, & de plus, qu’il est estranger, & estably
naturel suiet du Roy d’Espagne, partant incapable d’auoir
Charge en France, par les Loix du Royaume, par les