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Mazarinade n° C_9_62

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Anonyme [1649], LA RENOMMEE DE MONSIEVR LE MARESCHAL DE TVRENNE. , françaisRéférence RIM : M0_3350. Cote locale : C_9_62.


de son deuoir, qui luy commandoit au deffaut de son
ieune Prince de venir promptement le tirer des mains
de ses ennemis. Qu’au pis aller, il ne pouuoit rien faire
de prediciable à la Monarchie, quand il abandonneroit
quelques nouuelles conquestes ; & qu’il luy feroit
grand seruice en la conseruant : Que ce seroit vne extreme
folie de vouloir garantir le bras, & ne craindre
point d’exposer la teste ; puis qu’il faut si celle-cy
meurt, que celle-là perisse, qu’il falloit auoir soin du
plus necessaire, & abandonner le moins important
Il a bien veu que quelque nom que prit party Mazariniste,
ce n’estoit qu’vn faux iour pour ébloüir les
yeux foibles. Ce n’est point la coustume des Roys de
se dérober à la veuë de leurs subjets : Le deuoir du pere
du peuple ne se peut accorder auec la violence tyrannique,
qui assiege Paris, & qui veut faire mourir de
faim tous les Parisiens ; Et a consideré, que ce n’estoit
point agir en Chef de l’Estat, que de l’exposer à la fortune
de ses ennemis, de dégarnir ses frontieres de leurs
garnisons, d’en occuper les forces à se destruire inhumainement
les vnes les autres, cependant que les passages
sont ouuerts, afin que qui voudra conquerir vienne
sans apprehender resistance.
 
Outre toutes ces considerations, voyant le Parlement
s’opposer à la barbarie de ce party, qui en luy-mesme
découure si visiblement son iniustice, il n’a pû
dauantage douter de la perfidie de Mazarin, ny de
l’equité de ce Corps de Senateurs incorruptible : Les
Princes, mesmes son propre Frere, qu’il a veu si genereusement