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Mazarinade n° C_6_75

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Anonyme [1649], LA QVERELLE D’VN PARTISAN AVEC SA FEMME, ET LEVRS REPROCHES, en forme de Dialogue. , françaisRéférence RIM : M0_2945. Cote locale : C_6_75.


est il possible qu’vne femme qui a serui à la charge
d’vne maison veüille monter si haut que les Presidentes,
mais comme tu és vne folle, ie n’ay songé qu’à te
contenter à quelque prix que ce fust.
 
La Femme, Et quand tu t’est aller yuroigner à quatre
pistolles par teste auec ces belles mijorées, estoit ce
pour me contenter ; vertu-chou, il ne falloit pas parler
de la femme, c’eust esté troubler la feste.
Le Mary, Mais pour cela malheureuse endiablée, t’en
ay-ie fait plus mauuaise chere, as tu manqué de point
de genes, d’estoffes de toutes façons, & de toutes couleurs.
La Femme, Oüy, mais j’aurois fait aussi comme les putains,
le pain blanc sera mangé le premier.
Le Mary, Et bien à cela il se faut consoler, qui a vn
jour de bon, ne les a pas tous mauuais.
La Femme, Il faut s’en aller en vn autre pays, & la
nous ferons ce que nous pourrons.
Le Mary, Ie pense que c’est t’on vray ballot de marcher,
tu as encore tes jambes de Laquais.
La Femme, Et s’il faut reuenir à ta premiere condition,
que diras tu.
Le Mary, Ie suis trop vieux pour cela, mais j’ay assés
fait d’ordonnance de cuisine, pour gaigner ma vie au
mestier de Cuisinier.
La Femme, Et que toute ta cuisine & toy fussiés dans
vne riuiere, & vne pierre à ton chien de col : & ta
femme & tes enfans que deuiendront-ils.
Le Mary, Mon exemple les doit obliger à mesme chose,
ta fille seruira à la Chambre, & toy tu reprendras la
charge à quelque grand maison, & tiendras comme
vn songe le temps de nos opulances passées.
La Femme, Et bien, mes pauures enfans, aués vous pas
là vn digne Pere, qui vous a mis au monde, & ne vous