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Mazarinade n° A_1_22

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Anonyme [1649 [?]], LA PRISE DV CHASTEAV DE NEVFBOVRG: Avec la retraitte du Duc de Longueville à Roüen, apres avoir perdu soixante des siens. Et l’instalation du Parlement de Normandie en la ville de Vernon. , françaisRéférence RIM : M0_2877. Cote locale : A_1_22.


deux mille Chevaux, & vn équipage d’artillerie, ayant logé ses
troupes à deux lieuës de ladite ville en des quartiers avantageux,
ledit Comte partit avec toutes les siennes de la Haye-Malherbe
pres de Louviers le neufiéme de ce mois pour venir au Tronc y
chercher le moyen d’ataquer ce Duc. Cependant il jugea à propos
pendant la marche de son armée de faire sommer le chasteau
de Neufbourg appartenant au Marquis de Sourdiac qui tenoit
pour le Duc de Longueville, & incommodoit par ses courses toute
la plaine des environs. Mais ce Marquis prévoyant bien que le
Comte d’Harcourt ne souffriroit pas sa rebellion sans chastiment,
sortit de son chasteau vn jour avant la marche dudit Comte,
qui en fut averti, par le Comte de Claire Mareschal de camp,
lequel y avoit envoyé par ordre dudit Comte des espions, qui lui
raportérent que ce Marquis n’y avoit laissé que deux cent cinquante
païsans, armez neantmoins & résolus de garder le lieu,
mais le Comte d’Harcourt ayant ordonné audit Comte de Claire
de s’y en aller avec cinquante mousquetaires & autant de Chevaux
accompagné du sieur de Polausit Lieutenant de ses Gardes
avec quelques gardes de sa compagnie, ledit Comte de Claire y
envoya promptement vn Trompette pour les sommer, & les
menacer d’vn rigoureux chastiment s’ils n’ouvroyent les portes
du bourg & du chasteau à son arrivée : Surquoi les habitans
épouvantez de l’aproche de l’armée qui ne marchoit pas loin
d’eux, demandér?t d’abord quelque temps pour en avertir le Duc
de Longueville, qui n’estoit avec ses troupes qu’à trois lieües de
là : mais le Comte de Claire arrivant & les pressant de se rendre,
se saisit des barrierres avec vne vigueur qui leur fit craindre de
plus en plus les menaces qu’on leur avoit faites, en sorte que
n’osans résister, il se rendit maistre du bourg & du chasteau : dans
lequel il laissa par ordre du Comte d’Harcourt les cinquante
mousquetaires qu’il y avoit amenez, & vne compagnie de Chevaux-légers
de son régiment sous la charge du sieur de Camail
qui en est Capitaine, & qui vray-semblablement ne les rendra pas
si tost servant d’vn poste fort commode pour l’armée, & qui est vn
lieu propre à donner des avis de l’assamblée des troupes dudit
sieur de Longueville.
 
Ensuite dequoy le Comte d’Harcourt arrivant au Troncy eut
advis que le Duc de Longueville avoit dessein d’aller au Ponteau
de mer pour s’en rendre maistre, & y faire la jonction de son
armée. Ce qui obligea ledit Comte à le prévenir & marcher le
lendemain à Illeville où il sçeut que ce Duc n’avoit pas quitté