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Mazarinade n° A_1_11

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Anonyme [1649], LA PRISE DE CHARENTON PAR LES TROVPES du Roy commandées par Son Altesse Royale. Où huit régimens de Paris ont esté entiérement défaits. , françaisRéférence RIM : M0_2870. Cote locale : A_1_11.


plus grand nombre que les leurs, retranchez plusieurs iours auparavant.
Dans ce mesme temps, son Altesse Royale & le Prince
de Condé, furent avertis par vn homme qui sortit de Charenton,
que la nuit du sept au huict les Parisiens ayant eu avis de
la marche des troupes du Roy, se doutant que c’estoit pour l’attaque
de cette place là, y avoient jetté deux mille hommes de renfort,
outre les mille qui y estoyent auparavant, sous ledit sieur
de Clanleu & de son regiment : ces deux mille hommes composez
des regimens de Conti, commandé par le Chevalier de Fontaine,
de celuy de Brissac, de Brie, Petitiere, Bagnols Cugnac, &
Villebois. Ce qui eust pû faire changer le dessein de l’ataque commetres
perilleuse, en presence de l’armée Parisienne, & avertis
il y avoit deux iours. Toutefois, les troupes du Roy en ce petit
nombre s’avancerent en cet ordre.
 
Ils donnerent trois attaques à la place par autant d’endroits :
la premiere commandée par le sieur d’Atnaut Mareschal de
camp, fut faite par les regimens de Navarre & de Bourgongne :
le sieur de Corsain Capitaine au mesme regiment de Navarre,
commandant les enfans perdus, soustenus par vn escadron de
la Ferté-Imbeut, à la droite à vne barricade & traverse qui fermoit
vne ruë, & encor à la porte du bourg, qui est du costé de
Paris.
La seconde, à la gauche de Navarre, estoit commandée par le
Comte de Broglie Mareschal de camp, & Mestre de camp du regiment
de Champagne, avec celui de son Altesse Royale, & deux
escadrons de gens d’armes & de chevaux legers de Bourgongne,
& des gardes du Mareschal du Plessis, Elle se faisoit au retranchement
qui couvroit la tour d’vn moulin à vent, & la batterie
des attaquans qui estoit de trois canons, lesquels firent d’abord
grand feu, & tuerent sept ou huict des attaquans, & quelques
chevaux, laquelle execution de leurs canons, ceux des assaillans
commandez par les sieurs du Bourder & la Louviere Lieutenans
de l’artillerie, respondirent si vigoureusement, qu’ils mirent
les assiegez en desordre : Et en cet instant le Comte de Broglie
fit dresser des eschelles contre vne muraille percée en plusieurs
endroits par ceux de dedans pour tirer à couvert, & d’vn
autre costé fit travailler si diligemment à saper cette premiere
muraille, qu’elle fut incontinent ouverte, & y passa des premiers
avec les enfans perdus, du regiment de S. A R. & poussans les
assiegez l’épée dans les reins, iusques à leur premiere barricade,