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Mazarinade n° A_9_26

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Anonyme [1650], LA POLITIQVE SICILIENNE, OV LES PERNICIEVX desseins du Cardinal Mazarin; Declarés à Monseigneur le Duc DE BEAVFORT de la part de toutes les Prouinces de France. , françaisRéférence RIM : M0_2817. Cote locale : A_9_26.


sont inopinément comblez en moins de temps que les autres,
souuentefois apres auoir longuement trauaillé à nous
les asseurer, vn instant suffit pour nous deposseder de toutes
ces belles prosperitez, la jouïssance desquelles nous esperions
nous estre affermie par tous les soings d’vne longue
suite d’années. C’est vne maxime que plusieures experiences
m’ont renduë si certaine, que son infaillibilité ordinaire
me la fait mettre au rang des choses qui doiuent necessairement
arriuer ; principalement lors que par vsurpation ou
par tyrannie nous voulons extorquer de ceux qui despendent
de nos volontez, ce que la Iustice diuine & humaine
nous deffendent absolument de pratiquer.
 
C’est le Cardinal Mazarin, MONSEIGNEVR, qui met
si malicieusement ces deux semblables en vsage ; Il faut ruïner
le peuple pour luy oster le moyen de se deffendre ; il faut luy
oster le bien pour se rendre maistre de sa vie. Qu’il doit esprouuer
bien-tost, que toute la peine qu’il prend à trauerser le
repos du peuple sous de faux pretextes, ne luy seruira que
pour abattre ses pernicieuses maximes, & pour le destruire
entierement lors qu’il croira s’estre estably dans vne authorité
toute absoluë, par la ruine totale qu’il medite de tout le
Royaume : commençant desia dans le Poictou, qui donne
le pillage de cette Prouince à la direction de ses Italiens, sçachant
bien que les François n’ont pas assez d’inhumanité
pour y exercer tant de cruauté qu’il leur a ordonné d’y faire,
pour enrichir ses Regiments, cependant qu’il fait perir les
nostres par ses caprices, Et pour souler l’enuie qu’il a de nous
marcher sur le corps, comme il dit qu’il faut faire pour s’esleuer.
N’est-ce pas pour ce mesme dessein, qu’il n’a pas voulu
receuoir les tres humbles soumissions que Monsieur de la
Roche-foucault faisoit au Roy par l’assurance de sa fidelité
pour le seruice de sa Majesté, afin qu’en se vengeant de ce
qu’il auoit bien seruy Paris contre luy l’année passée, il puisse aussi
par mesme moyen ruiner cette Prouince, qui gemit sous la