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Mazarinade n° C_5_73

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Anonyme [1649], LA IVSTIFICATION DV PARLEMENT ET DE LA VILLE DE PARIS DANS LA PRISE DES ARMES ; CONTRE L’OPPRESSION & Tyrannie du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1796. Cote locale : C_5_73.


Enfin que toute la France estoit à la veille d’vne ruyne
totalle & d’vn mal sans remede, & que son gouuernement
rendoit la domination du Roy, fascheuse & insupportable
à ses Subjets & odieuse aux Estrangers, receuant
de continuelles plaintes de tous les Corps & Estats
de la France. Il est enfin reuenu de son assoupissement,
& se ressouuenant du pouuoir que les Loix de cet Estat luy
donnoient, duquel il sembloir auoir perdu la memoire,
de ce qu’il deuoit au Roy & à son Royaume dans sa minorité,
que par la disposition de nos mœurs & coustumes, il est tuteur
naturel de nos Roys, principalement pendãt le temps de leur
minorité, & iugeant qu’vne plus grande tollerance le rendroit
coupable enuers le Roy deuenu majeur ; Il s’est senty
obligé de chercher les moyens conuenables pour remedier
aux abus que l’ambition & l’auarice du Cardinal Mazarin auoit
formé dãs l’Estat. Et pour cet effet s’estãt vny aux autres
Cours Souueraines, nonobstant l’exil de quelqueue Officiers
desdites Cours à la sollicitation du Cardinal Mazarin, & de
tous les artifices imaginables pour l’empescher : Et leurs Deputez
ayant trauaillé ensemble vtilement à la recherche de
ces abus & au moyen de les corriger. Le Cardinal Mazarin
ne pouuant souffrir cette reformation, laquelle luy ostoit
les moyens de continuer le pillage des Finances du Roy par
des Comptans, & rendoit le Monopole sans credit & exercice,
apres auoir entretenu le Parlement & les autres Cours
Souueraines par des Conferences, pour eluder l’effect des
propositions arrestées par les Deputez, lesquelles ne contenoient
que deux Chefs : Le premier, les inexecutions & contrauentions
faites aux Ordonnances : Et le second, des iustes
Remonstrances au Roy & à la Reyne pour le soulagement
de tous les Estats & Corps du Royaume. Il a fait venir
le trentiesme Iuillet dernier, pour vne troisiesme fois, le Roy
mineur au Parlement, pour faire authoriser par sa presence
vne Declaration par luy dressée sous le nom du Roy, contenant
quelques Chefs desdites propositions : Mais la presence
du Roy l’ayant renduë suspecte au Parlement, puis qu’elle
n’est necessaire pour luy faire approuuer les Edicts & Declarations,
lesquelles tendent au bien de la France & soulagement
de la misere du peuple, & ayant esté reconnu par la