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Mazarinade n° A_3_76

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Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS, ET QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : A_3_76.


tant de batailles contre les Sarrasins, les Gots, les Arriens,
& les Vvandales, qui venoient inonder la Chrestienté
d’vn deluge de toutes sortes de maux & d’impietez ?
Où est le temps auquel ils employoient leurs
moyens, leurs armes, & leurs vies, à repurger l’Espagne
de tant de Payens qui y fourmilloient, contraignans
mesmes les Saxons, apres tant de victoires remportées
sur eux, tant de trophées & tant de triomphes,
de receuoir la Foy Chrestienne & Catholique ? Où est
le temps qu’ils rangerent sous l’Etendard de la Croix,
& sous l’obeïssance de l’Eglise les Danois, & autres
peuples ? Où est le temps qu’ils exterminoient l’heresie
dans les Champs Albigeois, qu’ils batissoient tant de
riches & de superbes Tẽples, & faisoient voir leur zele
à la Religion, & leur force aux combats & aux coins les
plus reculez, soit de l’Orient ou de l’Occidẽt ? Ne sont-ce
pas les François qui ont passé trois fois des Armées
en Leuant ? & (ô gloire immortelle, & qui est par dessus
tout l’honneur de tous les Peuples, Empires &
Royaumes) ont remis par quatorze fois les Papes en
leurs Sieges ? On dit que de la Fleur de Lys, il se tire
vne huile, qui est non seulement d’agreable odeur, mais
tres-vtile aux maux de teste : En cette sorte les Papes,
qui sont les Chefs visibles de l’Eglise victorieuse, éprouuerent
alors en leurs afflictions, ce que le Lys de
la Couronne de France leur valoit, quand tant de fois il
les a remis & raffermis dans leurs Throsnes. Neantmoins
à present, ô Temps, ô Mœurs, ces Lyons, ces
Leopards, ces Ours, selon la Prophetie de la Reyne de
Turinge, se sont metamorphosez en chiens, qui abayent
les vns contre les autres, se deschirent & se mangent !
Ie ne suis plus aussi Prouince fleurissante, paisible, &
puissante, comme i’ay esté autrefois, & si long-temps,
qu’il n’y a Estat au monde qui soit égal en durée à l’Empire
des François ; les maladies qui renuersent, & les
Prouinces, & les Monarchies, ne me touchoient que