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Mazarinade n° C_5_34

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Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS, ET QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : C_5_34.


de Louis le Debonnaire en la secõde lignée. Ils denuerent
de telle sorte la France, & l’espuiserent tellement
d’hommes, d’armes & de moyens, que cette Monarchie,
qui auparauant estoit redoutable à toutes les
Nations du monde, qui auoit fait trembler l’Espagne,
conquis vne de ses grandes parties, subiugué l’Allemagne,
dompté la Lombardie, fait tributaires les Isles de
l’Ocean, qui s’estoit renduë effroyable aux Grecs, rechercher
auec honneur, respect, & crainte de tous les
Princes, & Peuples, voire des plus éloignez ; mesme
d’Aron Roy de Perse, ne laissa pas d’estre en suitte le
ioüet de la Fortune, & la proye de certains Pirates Danois,
n’aguere ses tributaires, qui non seulement coururent
toutes les côtes de la France, & se firent Maistres
de la mer : mais descendans en terre, la pillerent
& la rauagerent, prindrent, & ruinerent de fonds en
comble plusieurs Villes, & assiegerent la Capitale. Si
vn si grand Empire a bien esté affoibly par la diuision,
peux-tu douter, pauure Guyenne, qui n’est que la quinziesme
partie de son Estat, que le desordre & la confusion
où ie te voy, ne te ruine & ne te perde ?
 
O guerre ciuile ! maudite guerre, qui t’efforces à
me ronger iusques aux entrailles ; c’est de toy que i’ay
principalement à me plaindre ! Guerre furieuse, en laquelle,
quelque pretexte specieux qu’on puisse auoir,
c’est tousiours le Roy Louis XIV. de Dieu donné,
qui y est le plus offensé, & qui par consequent en deuroit
conceuoir plus d’indignation, & d’aigreur que
tout le monde. Guerre ! estrange guerre ! puis que tu
es proprement sans ennemis, & que c’est estre miserable
que d’en sortir victorieux. Car triompher de ses Subjets,
& de ses Citoyens & Compatriotes, est veritablement
vn faux triomphe, & plustost digne de larme que
de ioye. C’est en ce temps-là, que la force & le bonheur,
sont vne espece de Sacrilege. Quels obiets plus
pitoyables, quel spectacle plus funeste, que de voir