[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_14_17

Image de la page

Anonyme [1652], AVX FRANÇOIS FRATRICIDES, PAR VN ECCLESIASTIQVE. , françaisRéférence RIM : M0_436. Cote locale : B_14_17.


Paul, & cõme parle l’Apostre S. Pierre ; Armez-vous do
pensées Chrestiennes. Ie suppose dõc auec vous, & auec
tous, qu’il n’est en aucune façon question en ce different,
qui vous diuise, s’il faut suiure le party du Roy : Car le
Roy ne fait iamais party dans son Estat ; c’est tousiours le
fonds de l’affaire : & il n’y a ny François, ny Chrestien qui
puisse mettre cela en probleme. C’est aussi, non seulement
la crainte du chastiment, mais encor la conscience,
qui nous oblige dans les sentimens de nostre Religion, à
nous tenir inuiolablement au seruice du Roy. Mais ie dis
de plus, que les François ont vne telle tendresse & reuerence
pour leurs Roys, remarquéé mesme par l’Histoire
estrangere, que peut-estre n’en y a-t’il pas vn pour le present
qui ne conserue dans son cœur ce caractere de respect
enuers le Roy : & qu’il n’y a que le desespoir qui ne considere,
ny raison, ny religion, ny dommage, qui soit capable
d’effacer ce respect.
 
Ephes. 6. 1.
1. Pet. 4. 1.
Puis donc que vous conuenez tous du seruice du Roy,
& qu’il n’y en a pas vn qui ne regarde son Authorité cõme
l’obiect de sa pieté dans la Religion, & le but de son employ
dans l’Estat ; Comment croyez-vous établir sa gloire,
& procurer son seruice, en déchirant ses membres,
mettant à mort ses plus considerables & plus vtiles subiets,
& versant de son corps, qui est tout son Estat, le Sang
le plus pur & le plus vigoureux ? que luy peut-il reuenir
de bon en perdant ce qu’il ne pourroit conseruer assez
cherement : Et quelle obligation vous a-t’il, que vous le
luy ayez rauy ? mais quand il vous aura perdu, vous qui
perdez les autres, & qui vous lancez dans vn mesme peril ;
ne l’exposez-vous pas tout à fait, le laissant sans aucun secours ?
Mais quel seruice luy pouuez-vous rendre, en
rauageant ses Campagnes, desolant ses Villes, meurtrissant
ses Peuples, & le rendant vn Roy d’vn effroyable desert ?
Quoy ! la France n’a-elle point assez d’Ennemis, sans
que vous le soyez aussi ? & faut-il que les Nations estrangeres
ayant quasi cessé de l’attaquer, vous entriez en leur