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Mazarinade n° C_5_20

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.


à gloire de quitter leurs noms pour celuy de LOVIS,
& l’estenduë de mes Estats n’aura point d’autres bornes,
que :
 
 
Où l’Euphrate prend sa source,
Où le Gange prend sa course,
Et par tout où le Soleil
Monstre le feu de son œil.
 
Qui peut doresnauant s’opposer à vos desseins (grand
Prince) puisque à l’ombre de vostre Royalle Majesté mes
Ennemis disparoissent, & ne se monstrent plus ; Vostre œil
est l’Oriflamme de vos Predecesseurs, dont l’esclat aueugle
les temeraires qui s’en approchent de trop pres ; Vostre
nom seul estonne les armées, & vostre presence donne vne
face riante à toutes choses : & bien que la Iustice de vos armes
victorieuses se puisse seruir de l’espée ; la Misericorde
iointe à vostre courage se contente de triompher du camp,
sans espandre le sang, à l’imitation de l’Aigle & du Lion,
qui dédaignent de punir leurs ennemis lors qu’ils les
voyent abbatus, & que leur foiblesse les rend indignes de
leur cholere.
A la verité, SIRE, la Clemence est necessaire aux
grands Monarques comme vous, pour s’attirer l’amour du
peuple, la voix duquel est la voix de Dieu. La plus forte citadelle
d’vn Prince est la bien-veillance de ses sujets ; le
peuple est la garde du bon Prince, comme le Prince garde
le cœur du peuple par la raison ; & ce mesme peuple l’appelle
son Pere, la Noblesse son Chef, la Religion son Deffenseur,
l’Eglise son Protecteur, les Loix leur Gardien &
leur Tuteur, & les Armes leur Mars, par le moyen desquelles
il peut brider les plus mauuais, tant au dedans comme
au dehors de son Royaume. Cette misericordieuse Vertu
estoit en telle estime chez les Atheniens, que dans le Temple
qui luy estoit consacré dans leur ville principale, aucun
n’eust osé mettre le pied sans exprés consentement du Senat ;
& les seules statuës des Princes pitoyables auoient
droit d’y estre esleuées sur de superbes pie-d’estaux. Mais